Marlène Jobert : C'est la super mamie des 15-25 ans !

Un récent sondage réalisé pour le magazine Pleine vie auprès des 15-25 ans vient de lui décerner le titre de « grand-mère idéale », bien devant Anny Duperey, Jane Birkin et Françoise Hardy. Une preuve supplémentaire de l'adoration que porte la jeune génération à Marlène Jobert !

Pourtant, à entendre sa voix stupéfaite, la principale concernée n'est manifestement pas au courant de ce bel hommage, trop occupée à mettre la dernière main à son coffret, intitulé Curieux Noël pour un vieux grigou (Éditions Atlas). Trois contes pour initier les petits à la musique de Bach, Verdi et Mozart.

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De sa chaumière normande, elle nous a livré ses premières impressions...

France Dimanche (F.D.) : Quel effet cela vous fait-il d'être élue « grand-mère idéale » par les moins de 25 ans ?

Marlène Jobert (M.J.) : C'est évidemment très flatteur. Je le prends aussi comme une reconnaissance de mon travail. Car la grand-mère idéale, c'est celle qui raconte des histoires et qui, par son imagination, permet de déconnecter du quotidien. Aujourd'hui, avec leurs vies professionnelles si difficiles, les parents n'ont plus le temps de lire des histoires. Souvent, les grands-mères travaillent encore, elles aussi. Alors la résonance pédagogique de mes histoires soulage les parents, tandis que les enfants, eux, écoutent avec plaisir et apprennent sans s'en apercevoir ! C'est si important les contes. Nos petits ont de gros soucis, qu'on ne soupçonne même pas. Or, parler de choses graves à travers les histoires les aide énormément.

F.D. : La réussite de vos nombreux ouvrages pour enfants vous comble-t-elle finalement plus que tous vos succès cinématographiques ?

M.J. : Oui, c'est beaucoup plus gratifiant. Lorsqu'on est actrice, on n'est qu'un maillon dans l'engrenage d'un film. Là, je fais tout toute seule. Chaque lettre de parent, grand-parent ou institutrice est donc un véritable baume au cœur. Et ce sondage montre que mon travail fait du bien aux jeunes, ça me fait plaisir...

F.D. : N'auriez-vous pas trouvé plus flatteur de remporter le titre de Nathalie Baye qui, elle, a été élue « la sexagénaire la plus sexy », auprès de ces mêmes jeunes ?

M.J. : Non. J'aurais pensé qu'on se moquait de moi ! Pourtant, je crois que ce qu'on perd d'un côté, on le gagne de l'autre. L'usure du temps m'a fait gagner en sérénité et... en amour de la vie. C'est terrible hein ? Mais ça ne s'explique pas. J'aime de plus en plus la nature, un bon verre de vin, un dîner entre amis, un livre passionnant...

F.D. : Avez-vous eu une grand-mère idéale ?

M.J. : Hélas, non. Je n'ai connu aucun de mes grands-parents. Mon père venait de l'Assistance publique et les parents de ma mère sont morts avant ma naissance. Vous savez, on ne m'a même jamais raconté de contes durant mon enfance. Mes parents n'avaient pas le temps, et puis cela ne faisait pas vraiment partie de leur culture. Je n'en lisais pas non plus. En tant qu'aînée, je devais m'occuper de mes frères et sœurs...

F.D. : Êtes-vous pressée de devenir grand-mère «pour de vrai»?

M.J. : Oui, j'aimerais ! Ma fille Joy est mariée depuis trois ans, mais elle ne semble pas pressée. Et elle a raison. Elle a bien le temps ! Elle n'a que 29 ans. Après tout, j'ai bien attendu 39 ans pour avoir mes filles ! Mais c'est vrai qu'elle m'en parle un peu...

F. D. : Eva Green, votre seconde fille, entame une carrière internationale. Vous qui connaissez bien le métier , avez-vous peur pour elle ?

M. J. : Oui, bien sûr. C'est un métier très difficile. J'ai peur qu'elle ne se laisse grignoter par des gens qui n'ont pas un grand intérêt professionnel et artistique. Et puis, on n'arrête jamais d'être maman, même lorsque les enfants grandissent ! D'ailleurs, je fais toujours travailler Eva. Aujourd'hui, ce sont ses rôles, et notamment la psychologie de ses personnages, que l'on étudie...

Daphné de Givry