Michael Jackson : La chute d’une icône !

France Dimanche
Michael Jackson : La chute d’une icône !

Après la diffusion du documentaire “Leaving Neverland”, qui revient sur les actes de pédophilie attribués à Michael Jackson, beaucoup se désolidarisent de la star défunte.

Si ce n’est pas la fin du monde, c’est la fin d’un monde. Celui, merveilleux, dans lequel un artiste extraordinaire, aussi doué pour le chant que pour la danse, apportait bonheur et joie à ses millions de fans de tous les pays. Un monde idéal, où les messages qu’il dispensait au fil de ses chansons et de ses déclarations, parlaient d’amour et de paix. Un monde enfin, où cet homme qui sous son air de grand adolescent, accueillait dans son domaine de Neverland – équipé d’un incroyable parc d’attractions – des enfants, le temps d’un rêve éveillé. De quoi faire oublier qu’un jour, Michael Jackson avait chanté qu’il était Bad, mauvais.

Mais aujourd’hui, sa magnifique propriété de 1 100 hectares, située à Santa Barbara en Californie, qui porte le nom du pays imaginaire dans lequel vivait Peter Pan, évoque aussi un documentaire qui a déjà fait couler beaucoup d’encre, mais aussi beaucoup de larmes. Leaving Neverland, de Dan Reed, long de 4 heures, diffusé début mars sur la chaîne HBO et tout récemment sur M6 le 21 mars, revient en effet sur les actes de pédophilie dont le chanteur a été régulièrement accusé.

Si l’on se fie à la thèse de cette enquête, étayée par plusieurs témoignages, les scènes qui se sont déroulées entre les murs de la chambre à coucher de la star, sont insoutenables. Le plus terrible, c’est que les deux garçons qui avaient témoigné en sa faveur au tribunal, en 1993 et en 2005, affirmant qu’ils n’avaient pas été victimes d’abus sexuels, sont ceux qui aujourd’hui reviennent sur leurs déclarations !

James Safechuck, 41 ans, qui avait 9 ans au moment des faits, et Wade Robson, 36 ans, 5 ans lors de sa première rencontre avec la star, se sont tous deux longuement exprimés devant la caméra de Dan Reed, rappelant la fascination qu’exerçait le Roi de la pop sur les gamins de leur âge. « Tout le monde voulait rencontrer Michael, être avec Michael, jusqu’à ce qu’il vous aime, explique Wade Robson. Michael a aidé ma créativité à se développer, mais il a aussi abusé de moi sexuellement. J’avais 7 ans. » « Il me disait que c’était de l’amour. Il disait m’aimer et que Dieu nous avait réunis. À mes yeux, Michael était Dieu », poursuit-il.

Un dieu qui, selon lui, l’a initié à différentes pratiques sexuelles, tout en le menaçant s’il en parlait à quiconque : « Il m’a assuré que si quelqu’un découvrait ce que nous faisions, lui et moi, les trucs sexuels, nos vies seraient détruites et nous irions en prison pour le restant de nos jours. »

Mais si la justice avait lavé Michael des accusations portées contre lui, en rendant un jugement de non-lieu en 2005, aujourd’hui, même ceux qui l’aimaient follement ne veulent pas prendre sa défense ! Une attitude lourde de sens, quand on sait à quel point tous deux étaient proches !

D’ailleurs, la famille Jackson, qui a crié au scandale après la diffusion du film, a bien conscience du poids des suspicions que le silence de Janet ajoute au malaise déjà terrible provoqué par le documentaire.

« Ces dernières semaines, les Jackson ont longuement discuté du film et de l’impact qu’il pourrait avoir sur l’héritage du chanteur, a confié un proche, cité par le journal The Sun. Tout le monde voulait que Janet publie un communiqué condamnant le documentaire parce que c’est l’artiste la plus reconnue de la famille après Michael », ajoutait encore cette même source. 

Mais elle ne l’a pas fait... Le clan Jackson a entre-temps porté plainte contre la chaîne HBO, lui réclamant plus de cent millions de dollars de dommages et intérêts ! Trois fans-clubs français ont pour leur part assigné en justice Wade Robson et James Safechuck.

Et si certains ont décidé, de prendre la défense de Michael, comme Stevie Wonder, d’autres semblent plus réservés. Après la diffusion du documentaire au Canada, vingt-deux stations ont immédiatement décidé d’exclure les chansons de la star de leurs ondes ! Idem en Nouvelle-Zélande, où les deux plus importants groupes de radios ont retiré ses tubes de leurs listes de diffusion.

Que va-t-il se passer en France ? Pour l’instant, le hashtag créé sur Twitter #LeavingNeverland recueille les déclarations des pro et des anti Michael, aussi violentes les unes que les autres. Mais il y a fort à parier que chez nous aussi, certains médias préconisent la censure de « Bambi ». Ce mouvement fera-t-il renoncer certains artistes à diffuser des œuvres auxquelles le chanteur était associé ? On pense à Céline Dion et à Lady Gaga, qui, après le scandale provoqué par les abus sexuels de R. Kelly ont retiré des listes de streaming leur travail commun avec le musicien mis en cause.

La victime collatérale de cette triste affaire est Paris Jackson, s20 ans, la fille du chanteur, qui tente de devenir comédienne On la sait fragile, et ce scandale risque  de rendre son existence encore plus difficile. 

Selon TMZ, elle aurait même fait une tentative de suicide, ce que la jeune femme s’est empressée de démentir. Mais elle craint que le documentaire pousse de potentiels employeurs à la boycotter, menaçant sa carrière. Il nous faudra attendre encore un peu pour savoir si Leaving Neverland aura aussi anéanti l’honneur et détruit à jamais l’empire bâti par une légende de la musique.

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Laurence PARIS

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