Michel Drucker : Il révèle enfin sa maladie secrète !

France Dimanche
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Si seulement Michel Drucker ne s'était pas tu pendant quarante ans, il aurait sans doute pu éviter les terribles mois de souffrance qu'il vient de traverser…

«On m'a ouvert en deux, écarté les côtes, débranché le cœur, refermé... » C'est avec ce raccourci très cru que Michel Drucker, 78 ans, résume dans Paris Match la terrible opération qu'il a subie le 26 septembre dernier afi n de déboucher ses artères cardiaques. La mort, il s'y était sans doute préparé car cette intervention à cœur ouvert est risquée. « Je peux faire un AVC pendant, bref j'ai un risque sur quatre d'y rester », précise-t-il sans fard. Il s'est probablement dit qu'il ne reverrait peut-être jamais Dany, son épouse qui partage sa vie depuis près d'un demi-siècle. L'animateur ne lui aurait pas pipé mot de l'effroyable consigne qu'il a donnée aux médecins de l'hôpital Georges-Pompidou : « Si ça se passe mal. Si j'ai des séquelles, qu'on me débranche. »

Quand Michel Drucker se réveille au lendemain de l'intervention, son thorax « refermé par des fils de fer » lui inflige un véritable supplice. Pour atténuer ses souffrances, on lui aurait proposé de lui administrer de la morphine. Il aurait refusé d'abord tout net, puis il aurait cédé. « Il n'y avait pas d'autre solution. Je n'aurais jamais tenu sans ». Le produit est puissant. Michel s'abandonne aux effets de l'opioïde concédant avoir « sombré parfois dans des délires profonds ».

Dans le huit clos de sa chambre d'hôpital, il se retrouve face à sa déchéance, comme il le reconnaît dans son livre Ça ira mieux demain qui vient de sortir chez Robert Laffont. Il n'est plus qu'un homme affaibli à l'extrême. « Je suis redevenu un enfant, un pantin sans forces qu'on met à nu, qu'on lave, qu'on fait uriner ou qu'on emmène s'asseoir aux toilettes à petits pas », dit-il dans un souffle. Mais alors qu'il est transféré à la clinique Bizet afi n de poursuivre sa rééducation, une forte fièvre alarme les médecins. Comble de la malchance, sa cicatrice au thorax s'est infectée. Il faut réopérer d'urgence ! Le voici de nouveau « sur le billard ». Trois semaines plus tard, quand il peut enfin attaquer la rééducation, il n'a plus de muscles et a perdu dix kilos. Mais à force de volonté, deux mois après, il est capable de monter six étages. Un miracle ! Et le 28 mars, après de longs mois d'absence, il faisait enfin son grand retour sur France 2 dans Vivement dimanche.

Ce long combat, ses opérations, ses souffrances indescriptibles, ses traitements lourds, tout ce cauchemar aurait toutefois pu être évité si Michel s'était montré plus prudent. Oui ! Aussi étonnant que cela puisse paraître de la part de cet hypocondriaque qui avait pris l'habitude de consulter à la moindre alerte, il avait préféré faire l'impasse sur une terrible pathologie qu'un professeur lui avait décelée il y a quarante ans. Totalement dans le déni, il aurait sciemment occulté cette maladie jusqu'à parvenir à l'oublier ! Si ce problème pourtant inquiétant avait été suivi, Michel n'aurait sans doute jamais été confronté à ces épreuves qui ont failli lui coûter la vie...

À l'époque, le mari de Dany Saval a 38 ans et a de l'énergie à revendre. Par prudence, il fait régulièrement des check-up. Au cours d'un bilan du souffle, on lui avait découvert une anomalie cardiaque loin d'être anodine puisque celle-ci peut entraîner une mort subite ! « Il y a quarante ans, le professeur Desnos, cardiologue à Boucicaut, m'a décelé une CMHO, une cardiopathie obstructive qui perturbe l'éjection du sang vers l'aorte », révèle ainsi Michel pour la première fois. « J'avais oublié, presque comme un non-dit ! » Alors qu'en de tel cas, il est nécessaire de se soumettre à des examens réguliers pour évaluer les risques que l'obstruction n'empire, Michel, lui, adopte la politique de l'autruche.

Un comble pour celui qui n'a jamais fait mystère de son hypocondrie. « J'ai fait toute ma carrière avec cette complication, sans doute génétique », précise-t-il. Mais il y a cinq ans, le mal se réveille sans crier gare pendant une de ses virées à vélo. « Déshydraté, j'ai été victime d'une fibrillation auriculaire, un choc électrique au cœur... », se souvient la star de France 2. Là encore, après avoir « surveillé de près » ce pépin de santé, Michel finit par baisser la garde. Résultat, durant l'été 2020, son organisme à bout de souffle finit par lâcher.

En vacances dans sa maison d'Eygalières, il se sent fatigué et va consulter le médecin du village qui lui aurait conseillé de rentrer de toute urgence à Paris pour passer des examens. « J'ai probablement attrapé un streptocoque au cours d'un soin dentaire. J'aurais dû prendre des antibiotiques avant et après », dévoile-t-il aujourd'hui. « En fait, le germe a déjà attaqué ma rate, un rein et une partie de mon cœur : la valve mitrale. Il a aussi déclenché deux petits saignements au cerveau », détaille-t-il.

Hospitalisé fin août, il pense alors qu'il va suffire aux médecins d'anéantir ce foutu streptocoque sans imaginer la tournure dramatique que vont prendre les événements : « Le 20 septembre le professeur Hagège m'annonce qu'il faut opérer, changer la valve mitrale. » Mais ce n'est pas tout !

La suite fait froid dans le dos : « Il me révèle aussi que j'ai trois coronaires bouchées et qu'un triple pontage s'impose. » Michel n'en croit pas ses oreilles. L'épée de Damoclès avec laquelle il vivait depuis si longtemps lui tombait dessus comme un couperet. Ah ! Si j'avais su, a-t-il dû se dire à ce moment-là... Fort heureusement aujourd'hui, cette incroyable force de la nature a réussi à remonter la pente.

Mais à quel prix...

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Valérie EDMOND

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