Àprès de 85 ans, Michel Galabru a toujours sa bonhomie et son vocabulaire fleuri. Et c'est tant mieux !
Tous les soirs, Michel Galabru donne la réplique à Gérard Desarthe dans Les Chaussettes, au théâtre des Mathurins. C'est là, dans le bar de cette salle parisienne, que monsieur Galabru nous a reçus pour une interview entre rires et larmes.
France Dimanche (F.D.) : On dit que lorsque Gérard Desarthe a annoncé à ses amis qu'il allait jouer avec vous, ils lui auraient répondu : « Pourquoi tu vas te commettre avec un pitre ?» Ce n'est pas un peu dur à entendre, après avoir fait une si belle carrière ?
Michel Galabru (M.G.) : Vous savez, il y a beaucoup de vaniteux chez les comédiens. Alors, il y a peut-être un peu de mépris de la part des gens étroits d'esprit. Mais je suis très lucide sur ma carrière. Le peu de gloire et de paillettes que l'on vous jette de votre vivant, c'est destiné au néant. Qui se souvient des immenses acteurs d'hier ? Moi, je ne me raconte pas d'histoires, je sais que je serai oublié comme les autres...
F. D. : En tout cas, vous avez souvent des témoignages d'affection dans la rue. Vous y êtes sensible ?
M. G. : Bien sûr que je suis touché par les gestes de reconnaissance. Je ne suis pas à l'abri de la flatterie ! Mais, si j'ai fait un peu le malin au début de ma carrière, je ne continue aujourd'hui que pour l'intérêt du métier et aussi... pour l'argent ! ( rires )
F. D. : Vous semblez soucieux . Vous n'êtes pas malade, au moins ?
M. G. : Non, mais la bonne santé, c'est passager. Avoir la forme ne veut rien dire : demain je peux disparaître. La maladie et la souffrance qu'elle entraîne me font peur. J'y pense beaucoup. Le pire c'est quand on vous dit que vous êtes condamné à mort. C'est stupide et insensible. Moi, je ne voudrais surtout pas que mon médecin me dise la vérité si c'était le cas ! En fait, j'aimerais mourir dans mon sommeil, sans m'en rendre compte. En tout cas, aujourd'hui, je suis plus tranquille : mes affaires sont en ordre.
F. D. : Et puis vous laisserez derrière vous une belle famille nombreuse...
M. G. : Oui ! J'ai quatre petits-enfants, dont la dernière, Janna, n'a que 5 mois. C'est la fille de ma fille, Emmanuelle. Elle vit pour l'instant en Crète avec Vladimir, son père, qui est un photographe yougoslave. Vous savez que ce type vient de sauver quelqu'un de la noyade ! Tout le monde sur la plage essayait de sauver un homme des vagues sans succès. Il est arrivé, a enlevé son t-shirt et a ramené le nageur en détresse sur la plage. Et le pire, c'est que ce n'est pas la première fois qu'il fait ça ! Il a déjà sauvé cinq personnes de la noyade. Pas mal hein ? Bref, je suis assez fier de ma descendance. Vous vous rendez compte que Sophie, la fille de mon fils Jean, vient d'écrire son premier roman, à 16 ans ! Les enfants de Jean sont très brillants, nous qui avons tous été des cancres dans la famille... Quand on voit ses enfants épanouis, que demander d'autre à la vie ?
F. D. : Quel est votre secret pour continuer à jouer et garder une si bonne mémoire ?
M. G. : Si ma mémoire est bonne pour les textes ( j'ai joué trois textes cet été, en tenant le rôle principal ), elle est déplorable pour les gens. Je peux passer la journée avec quelqu'un et ne pas le reconnaître quelques semaines plus tard. Pour la forme, je n'ai qu'un secret : la fainéantise. J'imagine, à l'avance et en détail, ce que chaque geste va me coûter comme effort. Du coup, je ne fais pas grand-chose !
F. D. : Vous faites partie des acteurs les plus talentueux du cinéma français. Pourtant, vous dites que vous avez été impressionné par Lætitia Casta lors d'un tournage. Pourquoi ?
M. G. : Parce que, ma petite dame, si le corps vieillit, le cœur, lui, reste toujours aussi jeune ! Et les jolies femmes m'intimident de la même façon que lorsque j'avais 20 ans. L'âge est finalement une chose très relative. C'est comme ça. Je n'ai appris qu'une chose de la vie : c'est qu'elle passe trop vite. C'en est presque indécent. La vie, c'est 80 arbres de Noël... On meurt, boum, comme par une faute d'inattention. Et après, c'est l'oubli, le néant.
Daphné de Givry
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