Miss France : Après les destitutions, les règles sont-elles trop strictes ?

France Dimanche
Miss France : Après les destitutions, les règles sont-elles trop strictes ?

Et si le comité Miss France allait trop loin dans son rigorisme ? Après Eugénie Journée, c'est au tour de Julie Taillart d'être destituée pour une photo dénudée... Etait-ce si grave ? Dans un communiqué, l'autre comité, celui de Miss Nationale, dénonce cet excès de pudibonderie.

Tout le monde se souvient de Valérie Bègue, miss France 2008, restituant son titre à la demande de Geneviève de Fontenay à la suite de photos très suggestives parues dans le magazine Entrevue. Cette année, l'institution miss France a encore décidé de ne rien laisser passer ! Sous la férule de Sylvie Tellier, présidente du Comité Miss France depuis 2010 et le départ de la dame au chapeau, l'institution Miss France semble plus sévère que jamais. En 2013, Norma Julia, élue Miss Roussillon, et Jessica Muzaton, Miss Ile-de-France, avaient été destituées l'une après une série de clichés où elle posait dévêtue, l'autre pour avoir défilé en lingerie sexy. Nouveau record, cette fois deux candidates ont du rendre leurs couronnes en trois jours, et pour des raisons pas toujours très évidentes...

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Les organisateurs du concours ont d'abord découvert sur le compte Facebook d'Eugénie Journée une très jolie photo en noir et blanc signée du photographe rennais Samuel Bouget. Le cliché de la brunette, simple­ment vêtue d’un jean mais dont la jambe et le bras cachaient la poitrine, ne dévoilait pourtant pas grand-chose... "Notre règlement est clair, s'est justifiée Sylvie Tellier dans Ouest France : une jeune femme ne peut pas participer au concours si elle a posé nue, ou partiellement dénudée, devant un objectif". "La question n'est pas de savoir si l'image est choquante ou pas, poursuivait-elle, ce n'est tout simplement pas compatible avec le concours." Eugénie Journée a donc du remettre son écharpe de miss Bretagne à sa première dauphine de 19 ans, Léa Bizeul.

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Vendredi dernier 9 octobre, c'était au tour de Julie Taillart d'être déchue. Cette fois, le jugement rendu par le comité est encore plus terrible. Pourquoi ? Parce que miss Haute-Garonne était tout simplement trop honnête. Elle s'est rendue d'elle-même devant le comité avec la photo en question, réalisée "à titre privé", et qui "ne circulait pas sur les réseaux sociaux" d'après son délégué régional, Antoine Lima. Elle était "encore moins litigieuse que celle de Miss Pays de Bretagne, a précisé le délégué à La Dépêche du Midi. On devine juste que Julie ne porte pas de bretelles sur sa peau dénudée". La sentence de Sylvie Tellier est tombée, sans appel : "On restera ferme sur cette règle. Une femme n'a pas besoin de se dénuder pour réussir."
Si Julie Taillart conserve malgré tout son titre de Miss Haute-Garonne, son département ne pourra pas être représenté dans le concours cette année. L'élection de la plus belle française aura lieu le 16 décembre. D'ici là, mesdames, vous savez ce qu'il vous reste à faire : sortez couvertes !

Stéphane Joly

LE COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU COMITÉ MISS NATIONALE SUITE AUX SCANDALES

"Cette pudibonderie excessive et hypocrite est désuète et totalement inappropriée avec notre époque et dans la société actuelle ! Ce genre de destitution est impossible avec le « Comité Miss Nationale » qui est l’ex « Comité Miss France historique » fondé en 1954. Actuellement dirigé par Michel LEPARMENTIER (président-fondateur) et Elsa MAWART (vice-présidente et ex-MISS FRANCE 1996), le Comité a réformé le règlement initial créé en 1954, celui-ci acceptant désormais les candidates ayant déjà posé dénudées dans un cadre artistique ou professionnel dans le domaine du mannequinat. Aussi le « Comité Miss Nationale » accueillera bien volontiers toutes les jeunes filles qui pourraient se voir refuser l’accès à un concours de beauté en prétextant l’application d’un règlement archaïque datant d’un autre siècle !!"

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