Mylène Farmer : Marquée à vie par le drame de son enfance !

Difficile d'effacer un traumatisme de l'enfance. Certains, d'ailleurs, n'y parviennent jamais tout à fait... Et il se pourrait bien que la célèbre chanteuse Mylène Farmer compte parmi ceux- ci, si l'on en croit la dernière œuvre de Bernard Violet, Mylène Farmer, une biographie, à paraître ces jours prochains aux éditions Fayard.

Jusqu'alors, seules de sombres suppositions planaient au-dessus de l'enfance de la star, pour expliquer son attirance pour le morbide. Personne ne savait ce que la chanteuse avait vraiment vécu, de sa naissance, jusqu'à l'âge de 9 ans, période durant laquelle elle a grandi au Québec, dans l'État du Manitoba.

Cette semaine, grâce aux lumières de Bernard Violet, nous sommes enfin en mesure de vous révéler le traumatisme de La Libertine, sans doute marquée à vie par le drame de son enfance... Tout se serait joué à la fin des années soixante, au Québec donc.

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Mylène va alors à l'école au collège Sainte Marcelline, dirigé par des religieuses italiennes. Sa première institutrice se souvient de la chanteuse comme d'une «petite fille pas très grande, mais toujours très tranquille, effacée, un peu timide (...). C'était une bonne élève studieuse et appliquée», résume-t-elle.

Or, un matin, l'enseignante se rend compte que la fillette traîne derrière elle «une odeur pestilentielle ». La maman de la petite Mylène apprendra le lendemain à la maîtresse que cette odeur particulièrement puissante n'est autre que celle d'un... putois, que Mylène avait approché d'un peu trop près ! Toute la journée, ses camarades de classe ne cessent de se moquer d'elle et de l'isoler, à cause de l'odeur nauséabonde qui exhale d'elle, faisant de la petite Mylène une véritable martyre, révèle Bernard Violet !

Écoeurée par tant de méchancetés, la petite fille décide de ne pas rentrer chez elle en autocar, comme d'habitude, mais de parcourir à pied les six kilomètres qui la séparent de sa maison... Manque de chance, ou de sens de l'orientation, l'enfant se perd dans les bois.

L'affaire, qui prend là une mauvaise tournure, aurait néanmoins pu en rester là, car ses parents, vite alertés, ont tôt fait de la retrouver. Poutant, le traumatisme de l'enfance de Mylène se situe peut-être bien ce même soir, une fois retrouvé le confort de son foyer. Car, à ce moment-là, si la plupart des soucis de la fillette ont disparu, il en reste tout de même un : cette horrible odeur de putois, bien fixée sur elle, explique encore Bernard Violet.

Et, pour la faire partir, sa famille va appliquer une étrange méthode : Mylène va être entièrement trempée dans un jus de tomate! «La recette a fait ses preuves, nous dit l'auteur(...). Mais cette salvatrice immersion dans un liquide âcre, visqueux, couleur écarlate, futelle vraiment du goût de la petite Mylène ?» Selon un spécialiste en psychopathologie, Steve Abadie de Villeneuve, cité par Bernard Violet, c'est probablement là que se situe le pivot psychologique central de toute sa vie.

En effet, explique ce scientifique, «à partir de cette scène quasi mystique, interviennent le rapport à la mère, l'enfantement, l'expulsion mortifère du plasma. Quoi de plus destructeur que l'immersion sanguinaire ? », s'interroge-t-il un peu plus loin, avant de répondre : «La stigmatisation et la symbolique du sang, en corrélation avec le jeune âge de Mylène, peuvent expliquer certaines psychoses latentes et destructrices.»

Paroles de psy, paroles en l'air ? Peut-être pas. En effet, comment expliquer, alors, que dans l'un de ses clips, Mylène Farmer apparaît nue, recouverte de sang, et que dans un autre, on la verra s'échapper d'un flot d'hémoglobine?

Il semble bien qu'en découvrant cette anecdote, Bernard Violet ait ainsi percé le mystérieux secret de la rousse chanteuse...

Christian Morales