Nicolas Sarkozy : Les secrets de jeunesse d’un président

France Dimanche
Nicolas Sarkozy : Les secrets de jeunesse d’un président

L’enfance de Nicolas Sarkozy l’a rendu dur au mal.

Il n’est pas toujours aisé de raconter l’enfance d’un chef. Laura Pouget, journaliste à LCI, se sort très bien de cet exercice dans Tu sais, c’est pas fini – Nicolas Sarkozy premiers combats (éd. La Tengo). Une phrase lâchée à un ami d’enfance par l’ex-chef de l’état, alors âgé de 28 ans, le soir de son élection à la mairie de Neuilly-sur-Seine, en avril 1983. Portrait d’un jeune homme pressé.

 

UN PÈRE ABSENT
Pas simple de se construire avec un papa comme Pal Sarkozy, artiste d’origine hongroise et coureur de jupons, qui abandonne le domicile conjugal alors que Nicolas, dit « Nicky », n’a que 4 ans. Sa mère adorée, Andrée, est alors contrainte de reprendre son métier d’avocate, car son ex, qui se remariera trois fois, rechigne à lui verser une pension et se déclare même insolvable, alors qu’il fait fortune dans le dessin publicitaire.

PAS FORT EN THÈME
Nicolas est qualifié de « moyen » à l’école. Il peine à apprendre à lire et, détestant se tromper, ne participe pas en classe. Cela change au lycée où il prend de l’assurance, sans obtenir pour autant de bonnes notes au bac B (français : 7, maths : 8, philo : 9, anglais  :10) qu’il obtient au rattrapage. S’ensuivent des études de droit chaotiques à Nanterre et un examen au barreau passé en 1980, alors qu’il avait un temps pensé devenir journaliste sportif.

UN FRÈRE AÎNE ET DES COMPLEXES
C’est Guillaume, plus âgé que lui de trois ans, qui joue le rôle du père à la maison, demandant par exemple à l’institutrice de Nicolas si celui-ci a « bien travaillé ». Il est vrai que l’aîné est un habitué des tableaux d’honneur, il fera de brillantes études, maths sup’ et spé, et sera diplômé de l’ESTP en 1974. Ce qui inspirera cette phrase récurrente à Nicolas : « Je suis le nul de la famille. » Les deux frangins passent leur temps à se battre. Et l’expression préférée de Guillaume pour rembarrer son cadet est : « Casse-toi petit con ! » Dès l’école primaire, « Nicky » est en butte aux moqueries. Surnommé « Cocola » pour sa passion du chocolat, il ne joue pas avec les autres à la récréation. Pas grand, un peu rond, ses camarades se moquent de lui : « Nicolas, y peut pas courir à cause de ses fesses, elles sont trop grosses. »

FAN DE FOOT ET DE JOHNNY
Le futur président passe pour un ringard aux yeux de ses amis. Car, avant la politique, ses passions se résument au vélo, au foot et à Johnny. Sa chanson préférée ? Les coups ! Alors qu’il est conseiller municipal de Neuilly, il pense un jour pouvoir approcher son idole, témoin du mariage de Michel Sardou avec Babette. Raté : il n’a pas encore sa carte officielle de conseiller. Il se rattrapera en mariant Johnny et Læticia...

UN FAIBLE POUR LES BLONDES
Selon l’auteur, « la drague est son activité favorite. Il aime séduire, jouer, tenter sa chance. Son succès est honorable. Volubile et drôle, mais toujours pressé, il veut séduire vite. Sa devise :  conclure ou pas, quelle importance ? » S’il participe à la chorale du cours Saint-Louis de Monceau, c’est parce qu’il y a de jolies choristes, car lui chante en play-back. En 1975, on lui prête une liaison avec une militante, Clara Lebée. En fait, il n’aurait « pas mis la belle dans son lit mais l’a entraînée chez les jeunes de l’UDR ». Cette fan de Piaf et Brel se tue en voiture au sud de Lyon. Nicolas parle alors de « deuil impossible » après la disparition de son « alter ego ». Sa passion pour les blondes sera manifeste aussi lorsqu’il est chargé d’organiser la soirée du meeting des jeunes gaullistes du Bourget. Il fait venir la belle Joëlle du groupe Il était une fois, et tombe en pamoison.

MARIE, LA CORSE
Grâce à la politique, il rencontre sa première épouse. Militant actif, il est dévoué au vieux maire de Neuilly, Achille Peretti, et à son mentor, Charles Pasqua. Deux fortes personnalités corses. Une rumeur prétend que la représentante des jeunes RPR à la Sorbonne, Marie-Dominique Culioli, que lui a présentée son ami Roger Karoutchi, serait la nièce du vieil Achille... Nicolas épouse la jeune femme blonde à Neuilly le 23 septembre 1982, avec pour témoins Brice Hortefeux et Charles Pasqua.

SOLDAT NICO
En 1978, il est appelé sous les drapeaux. Avec son copain Éric Raoult, ils ont pour mission de monter la garde devant le pavillon occupé par l’ayatollah Khomeiny à Neauphle-le-Château ! Les duettistes passeront le reste de leur service, à la caserne Balard, dans le XVe arrondissement, où Nicolas passe deux heures par jour la cireuse à l’étage des officiers.
 

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Pierre-Antoine BRIONNE

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