Enrico Macias : Opéré d'urgence !

France Dimanche
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Tout juste remis du Covid-19, qu'il avait contracté en mars dernier, Enrico Macias a dû subir une lourde intervention chirurgicale…

Vous l'avez peut-être vu, le 8 mai dernier, dans L'Heure des pros, sur CNews, dont il était l'invité d'honneur. Depuis son appartement parisien, situé sur les Grands Boulevards, à Paris, où il était confiné avec son petit-fils, Simon, Enrico Macias évoquait à cette occasion son combat contre le coronavirus. Un combat qui n'a pas dit son nom tout de suite. En effet, c'est pour de simples douleurs abdominales qu'en mars dernier, le chanteur a consulté son médecin.

Celui-ci lui a aussitôt fait passer le test du Covid-19, qui s'est avéré positif. Un diagnostic d'autant plus angoissant pour Enrico – ses 81 ans le placent dans la catégorie des personnes à risques – qu'il ne s'y attendait pas du tout : « Je n'ai pas eu de fièvre, je ne toussais pas. Et puis j'ai fait une IRM des poumons et le coronavirus était dans mes poumons. »

Durant un mois, l'artiste a souffert le martyre, plié en deux par de terribles maux de ventre. Suivi par une équipe médicale de choc, il n'a heureusement pas nécessité d'hospitalisation. « J'ai été sauvé par les médecins. D'autres n'ont pas eu cette chance », confiait-il encore. Pâle, les traits tirés, l'interprète de L'Oriental avait néanmoins retrouvé son légendaire sourire. La maladie l'avait certes affaibli, mais elle n'était plus qu'un mauvais souvenir. « J'ai refait une prise de sang et tout allait bien », assurait-il.

Pouvoir de nouveau sortir et goûter au merveilleux soleil qui, depuis deux mois, illumine Paris, Enrico s'en faisait une joie. Celle-ci, hélas, aura été de courte durée. Le chanteur a-t-il présumé de ses forces, oublié qu'après trois mois de confinement, dont un passé au lit, ses muscles s'étaient atrophiés ? Sans compter qu'avec l'âge, les os se fragilisent, comme il en avait fait la douloureuse expérience en septembre 2015. Une glissade dans sa salle de bains suivie d'une lourde chute lui avait valu une triple fracture du bras droit... Mais, ce mercredi 28 mai, la tentation de reprendre une vie normale – en respectant les gestes barrières – et s'offrir un petit tour dans ce quartier qu'il aime tant était trop forte. A-t-il été bousculé, a-t-il souffert d'un vertige, d'une faiblesse musculaire ? Toujours est-il qu'à peine après avoir traversé la rue, il s'est effondré sur le trottoir, conscient, mais incapable de se relever. Aussitôt prévenus par son petit-fils Simon, les secours sont intervenus rapidement et l'ont transporté à l'hôpital où, par chance, il a été immédiatement admis aux urgences. Car si cet accident était survenu il y a un mois, en plein pic de l'épidémie, Enrico n'aurait peut-être pas pu être soigné à temps, ce qui aurait pu avoir de graves conséquences. En effet, il s'est cassé le col du fémur, une fracture qui nécessite une opération dans les quarante-huit heures suivantes. Placé sous anesthésie générale, Enrico est donc entré au bloc pour y subir cette lourde intervention consistant à remplacer entièrement l'articulation de la hanche par une prothèse.

Si tout danger vital est aujourd'hui écarté, le coup est terrible pour l'artiste qui n'était déjà physiquement pas au sommet de sa forme. L'opération s'est bien passée, mais retrouver une complète mobilité et pouvoir remonter sur scène nécessitera de longs mois de rééducation. Comme de nombreux artistes, la pandémie l'a mis au chômage forcé, le contraignant à annuler ses concerts à Montréal, où il aurait dû se trouver à l'heure où nous écrivons ces lignes, ainsi que sa grande tournée en Israël, (prévue du 19 au 27 mai) avec près d'une dizaine de dates (à Ashkelon, Haïfa, Jérusalem, Netanya, Beer-Sheva, Tel-Aviv et Petah Tikva). La planète se déconfinant peu à peu, le chanteur venait d'apprendre une heureuse nouvelle. Cette tournée, à laquelle il tenait tant, était reportée à septembre...

Sera-t-il sur pied d'ici là ? Rien n'est moins sûr, d'après les médecins. Il se pourrait même qu'il doive annuler ses concerts programmés en novembre dans le sud de la France, et en janvier, à l'Olympia, une scène chère à son cœur, puisqu'il y a démarré sa carrière, en 1964...

À la peine de ne pas pouvoir honorer ses engagements et retrouver ce public qu'il aime tant, s'ajoute la terrible angoisse de ne plus être en mesure de subvenir à ses besoins. L'artiste doit en effet rembourser 30 millions d'euros à la banque Landsbanki Luxembourg, qu'il avait accusée, avec d'autres investisseurs, de manœuvres frauduleuses. Il avait perdu un premier procès, en 2017, et fait appel. En vain, puisqu'en janvier dernier, la justice a donné raison à l'établissement luxembourgeois.

Comme nous l'avait confié Enrico à l'époque : « J'ai été victime d'une hyper-injustice et on ne peut rien faire contre l'injustice ! Malheureusement, elle est de ce monde... Le bon Dieu m'a enlevé ma femme [Suzy, disparue en 2008, ndlr]... J'avais une maison et il me l'a presque enlevée... Si, un jour, il m'enlève la vie, ce sera aussi sa volonté ! Tout est entre ses mains ! » Malgré les nombreux drames qui ont marqué son existence l'« Enfant de tous pays » n'a jamais perdu optimisme et espérance : « Les seuls médicaments à prendre quand la réalité est triste », affirmait-il dans LÕHumanitŽ. Gageons qu'ils lui permettront de surmonter cette nouvelle épreuve...

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Lili CHABLIS

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