Ophélie Meunier : Elle a voulu épouser Julio Iglesias

France Dimanche
Ophélie Meunier : Elle a voulu épouser Julio Iglesias

C’est en direct qu'Ophélie Meunier, l’animatrice de “Zone interdite”, lui a fait sa demande.

Commencer sa carrière à 4 ans, en déclarant son amour en direct, à la télévision, au plus célèbre latin lover de l’époque, ce n’est tout de même pas banal !

Nous sommes en 1992, le 14 juin exactement, Ophélie a 4 ans, et ce ne sont même pas ses tout débuts à la télé puisqu’elle est déjà apparue dans un spot publicitaire pour le café soluble Ricoré. Mais, ce jour-là, c’est son apothéose. Elle participe à L’école des fans, l’émission star de Jacques Martin, le dimanche après-midi sur Antenne 2.

Le principe du programme est simple : des enfants sont appelés à interpréter une chanson de leur chanteur préféré devant celui-ci. Papa et maman sont dans la salle. Papa, caméra au poing, immortalise l’événement. Maman, endimanchée, la larme à l’œil, chante en silence le passage mille fois répété à la maison. Devant le poste, les familles sont émues et s’amusent des questions rituelles de Jacques Martin.

Ce 14 juin, c’est Julio Iglesias, alors au summum de sa gloire, qui est l’invité. Sur scène, la petite Ophélie répond aux standards attendus : serre-tête et nœud dans les cheveux assortis à sa robe à fleurs, souliers vernis et socquettes blanches, des étoiles dans les yeux. À la question, incontournable : « Est-ce que tu l’aimes, [Julio] ? », fuse le cri du cœur de la petite fille : « Oui ! » Et à « Est-ce que tu te marieras avec lui ? », elle donne bien sûr la même réponse.

Maturité

La carrière d’Ophélie est lancée, tout comme sa passion pour le chanteur espagnol, largement nourrie par ses parents qui lui passent en boucle les tubes de Julio sur la route des vacances : Vous les femmes, Je n’ai pas changé et, bien évidemment, Viens m’embrasser, que le bout de chou a ânonné sur scène avec son filet de voix. Depuis, la journaliste reconnaît que ce fut son moment le plus émouvant à la télévision. « Depuis vingt-cinq ans, je connais la chanson par cœur et je la garde sur mon téléphone. »

Si la belle Ophélie n’a toujours pas épousé Julio, elle a bien compris qu’elle ferait carrière à la télé et par la télé. Elle récidive huit ans plus tard sur le plateau de C’est mon choix. Toujours cornaquée par maman, ce 16 novembre 2000, elle témoigne sur le thème de « Mon enfant a un don ».

Et cette « presqu’ado » impressionne le public et les professionnels par son assurance et sa maturité à l’antenne. Le look a changé : cheveux blonds et lisses, coupe au carré, appareil dentaire – prémices d’une dentition parfaite – et discours assuré : « Je me suis fixé un but : je dois aller jusqu’au bac, parce que c’est important. Le mannequinat, parfois ça marche, parfois ça ne marche pas. »

Car Ophélie, poussée par papa, est devenue mannequin. Elle court les shootings, pose pour La Redoute, sans négliger pour autant ses études. Elle décroche son bac S à 17 ans, mention très bien (17,42 de moyenne), au lycée Masséna de Nice. La voie royale des prépas et des concours prestigieux lui est largement ouverte. C’est mal la connaître.

Du haut de son mètre soixante-seize, dotée d’une chevelure miel, de beaux yeux vert amande, d’un corps et d’un maintien parfaits qu’elle doit à quinze ans de danse classique, elle opte pour le mannequinat, professionnel cette fois, par le biais de l’agence Metropolitan. Cinq ans de podiums, de voyages (Paris, New York, Miami et toutes les plages exotiques à cocotiers et sable blanc où il fait si bon se dorer au soleil devant l’objectif des photographes). Elle pose même pour Yves Saint Laurent...

Une autre qu’elle se serait laissé piéger par cette vie factice. Pas Ophélie. À 22 ans, de retour à Paris, elle fait l’École supérieure de journalisme (ESJ) et sort major de sa promo. Reste à trouver un job. Elle décroche un stage à I-Télé et passe un casting pour devenir la nouvelle Miss Météo de Canal. Expérience ratée : la voix blanche, elle se dandine devant la caméra.

Mais cela n’empêche pas son charme d’opérer tout de même. Ce qui lui vaut d’enchaîner La minute pop dans Le petit journal de Yann Barthès, puis La nouvelle édition d’Ali Baddou, avant de présenter Le tube, sa première émission, consacrée aux médias. Miracle, entre Anne Sinclair et Nicolas Canteloup, elle invite Nicolas de Tavernost, le patron de M6, la chaîne concurrente. Et celui-ci l’engage quasiment ou presque en lui avouant, en direct : « C’est difficile de se concentrer en vous regardant... Vous pourriez être sur M6, ce serait formidable ! »

On connaît la suite. La belle lâchera Canal pour succéder à Wendy Bouchard aux commandes de Zone interdite. Un destin qu’elle n’aurait peut-être jamais suivi si le sourire de Julio Iglesias ne l’avait assurée toute sa vie qu’elle était née sous une bonne étoile. Si elle ne l’a pas épousé, elle a épousé la télévision. Un peu grâce à lui, non ?

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Clara MARGAUX

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