Patrick Préjean : “Le Schmilblick était une invention de Pierre Dac !”

France Dimanche
Patrick Préjean : “Le Schmilblick était une invention de Pierre Dac !”

Le comédien Patrick Préjean n’a rencontré qu’une fois le célèbre humoriste Pierre Dac, voix de “Radio Londres”, mais il en garde un � souvenir � ébloui…

Il est jusqu’au 7 janvier au théâtre Edgar, à Paris, au côté de Jérémy Prévost à l’affiche du Schmilblick, une comédie loufoque mise en scène par Luq Hamett d’après les textes de l’inénarrable Pierre Dac. Et malgré ses 54 années de carrière, Patrick Préjean, 72 ans, avoue que cette pièce aura été une des plus difficiles à travailler.

->Voir aussi - Patrick Préjean et Maurice Risch : Les souvenirs des deux derniers gendarmes

France Dimanche (F.D.) : Que représente Pierre Dac pour vous ?

Pierre Dac

Patrick Préjean (P.P.) : J’adore ce personnage. Pierre Dac est pour moi un des pères de l’humour moderne, de l’absurde, de la loufoquerie. Il est le précurseur des Raymond Devos, Boby Lapointe, Pierre Desproges... Ses textes sont à la fois intellectuels et complètement potaches. Avant que Luq Hamett m’appelle pour me proposer de jouer dans cette pièce, je connaissais déjà quelques-uns de ses sketches. Notamment, comme tout le monde, celui du Sâr Rabindranath Duval, au côté de Francis Blanche. Et tant d’autres que j’ai découverts grâce à mon père [l’acteur Albert Préjean, ndlr] dont il était l’ami. Je ne l’ai rencontré qu’une seule fois. Il était venu tourner deux jours dans un film [Par ici la monnaie, en 1973, ndlr] dans lequel je jouais. Je me souviens que nous avions déjeuné ensemble. C’était un grand moment. Il avait été très bienveillant avec moi, me disant des choses adorables sur mon père. Ça m’avait beaucoup touché. Il s’était en outre renseigné et connaissait ma carrière. Quel honneur pour moi !

F.D. : Qu’avez-vous récemment découvert sur lui, au contact notamment de Jacques Pessis, son secrétaire et exécuteur testamentaire ?

P.P. : J’ai appris qu’il s’était présenté à l’élection présidentielle bien avant Coluche. Ça leur fait d’ailleurs un second point commun, car le Schmilblick était une invention de Pierre Dac avant de devenir une émission de Guy Lux et d’être parodiée par Coluche.

F.D. : Quelle est l’histoire de cette pièce ?

P.P. : La force de Jacques Pessis, c’est d’avoir écrit une pièce de théâtre bien structurée à partir des textes de Pierre Dac. Néanmoins je peux vous assurer qu’elle aura été très ardue à travailler. Je n’ai jamais eu une telle difficulté à apprendre un texte. Plus dur encore que Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand [rôle pour lequel il a été nommé au Molière 1998 du meilleur comédien, ndlr]. Et pourtant, j’en ai joué un paquet dans ma carrière. Plus d’une centaine, je crois...

F.D. : Qu’en ont pensé vos proches ?

P.P. : Ma fille [Laura Préjean, 38 ans, ndlr], comédienne et directrice de casting, a adoré. Son opinion compte beaucoup pour moi parce que, évoluant dans le milieu, elle donne toujours un avis objectif. Quant à mon épouse, Liliane, elle est déjà venue voir la pièce quatre fois en deux semaines ! Il faut donc croire qu’elle l’aime beaucoup... [rires].

F.D. : Vous avez longtemps été très actif dans l’association Intervida, qui s’occupe entre autres de parrainages d’enfants afin de leur donner une bonne éducation. Où en êtes-vous aujourd’hui ?

P.P. : Je suis désormais impliqué avec Liliane dans Mécénat Chirurgie Cardiaque. Nous avons un « filleul » laotien, qui vient d’être opéré du cœur en France. Il se porte à merveille. S’il est retourné chez lui, nous continuons de financer l’achat des nombreux médicaments qu’il doit prendre quotidiennement. Avec cet argent, il va aussi pouvoir être scolarisé jusqu’à sa majorité.

F.D. : En juin, vous étiez convié à la soirée anniversaire de France Dimanche et avez dû annuler à la dernière minute, suite à un problème de santé de votre épouse. Comment va-t-elle ?

P.P. : Elle va beaucoup mieux. Nous étions sur le point de partir trinquer aux 70 ans de France Dimanche quand Liliane est tombée dans les escaliers de la maison. J’ai dû appeler les pompiers en urgence. Fort heureusement, elle n’a eu qu’une cheville foulée, mais sur le coup, on a quand même eu peur !

F.D. : En 1989, Liliane, alors hôtesse de l’air, a échappé à l’attentat qui a frappé un avion volant au-dessus du Ténéré avec 170 personnes à bord. Elle aurait dû faire partie de l’équipage et a mis du temps à s’en remettre. Comment vit-elle le climat de terreur actuel ?

P.P. : Comme pour tout le monde, c’est très dur à vivre au quotidien. Les récents attentats nous ont replongés dans ce souvenir horrible. D’autant plus que, parmi les 170 victimes, il y avait notre témoin de mariage. C’était affreux. Liliane a été très marquée par ce triste événement. On y pense très souvent. On connaît l’angoisse que peuvent vivre les personnes touchées de près par le terrorisme. Nous sommes tous à la merci de cette saloperie... Mais je vous rassure, Liliane va bien mieux aujourd’hui !

Philippe Callewaert

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