Pierre Bachelet : Amours, souvenirs, regrets... Sa dernière interview

France Dimanche
Pierre Bachelet : Amours, souvenirs, regrets...  Sa dernière interview

Dix ans après sa disparition, nous publions la dernière interview que Pierre Bachelet nous avait accordée en octobre 2004, quatre mois avant de mourir.Dix ans après sa disparition, nous publions la dernière interview que Pierre Bachelet nous avait accordée en octobre 2004, quatre mois avant de mourir.

Du 21 au 24 octobre, Pierre Bachelet fêtera ses trente ans de carrière au Casino de Paris. Nous avons voulu le rencontrer pour qu'il nous livre quelques-unes des anecdotes qui ont émaillé ces trois décennies de chansons...

C'est Fanfan, sa femme, qui nous a ouvert la porte de leur maison, en banlieue parisienne.

France Dimanche : Fanfan, dans quel état d'esprit est Pierre à quelques jours de cet anniversaire?

Fanfan : On est tous les deux un peu nerveux. Pierre carbure au café et avoue avoir un peu la trouille. C'est un rendez-vous qui lui tient tellement à coeur ! Je lui ai d'ailleurs préparé une surprise pour le soir de la première : j'ai demandé à quelques-uns de ses copains d'écrire sur le programme un petit texte à propos de l'amitié qui les lie. Patrick Sébastien, Philippe Lavil, Véronique Jannot, Vincent Perrot et Johnny Hallyday ont accepté et je pense qu'il sera très ému.

À ce moment, Pierre Bachelet rentre dans la cuisine. Il semble plus mince que jamais.

F.D. : Pierre, vous avez énormément maigri!

Pierre Bachelet : Oui, je voulais perdre quelques kilos par coquetterie. Alors j'ai fait un régime et je me suis offert les services d'un coach pour faire disparaître le petit ventre que j'avais. Je me sens bien quand je suis trop maigre. C'est comme ça. Mais je ne suis pas malade, c'est un choix de ma part. Si j'ai maigri, c'est pour être en pleine forme pour mon anniversaire. En tout cas, aujourd'hui, j'ai arrêté mon régime et je prends soin de ma forme.

F.D. : Que représente pour vous ce retour sur scène?

P.B. : C'est très important pour moi. Je vais soumettre au verdict du public mes trente ans de carrière. Je ne veux pas qu'en sortant ils se disent que je n'ai pas fait grand chose! (rires). Par contre, c'est vrai que j'aimerais qu'à l'issue de ce concert, ils se disent que je fais partie de la famille des chanteurs à texte. En tout cas, j'aime énormément être sur scène : la rencontre avec son public est un toujours un moment magique.

F.D. : Revenons en arrière. Comment s'est passé votre premier concert?

P.B. : J'en garde un souvenir affreux ! J'avais passé la nuit à l'hôpital parce que mon second fils avait attrapé une méningite grave. Lorsque je suis parti à 7 heures du matin de l'hôpital, en laissant Quentin subir une batterie d'examens, je n'étais vraiment pas bien. Une demi-heure avant de rentrer sur scène, j'étais encore au téléphone pour savoir si les résultats étaient arrivés. Puis, à l'issue du concert, j'ai immédiatement rappelé l'hôpital et appris que mon fils était sur la voie de la guérison.

F.D. : Votre pire souvenir?

P.B. : C'était en 1983. J'avais sorti un disque où il ne manquait qu'une chanson, Embrasse-la, qui était dédiée à ma mère. Mais, alors que j'étais enfin prêt à la lui faire entendre, on m'a téléphoné pour me dire que maman était dans le coma. Elle est morte quelques semaines plus tard sans avoir pu entendre la chanson que j'avais écrite pour elle.

F.D. : Quelle a été votre plus grosse frayeur?

P.B. : C'était il y a trente ans. J'étais en R5 sur une petite route en Seine-et-Marne, par un soir de brouillard. Soudain, je vois une voiture arrêtée au bord de la route. Je mets donc mon clignotant quand, au moment de doubler, je vois deux hommes. Pour ne pas les percuter, j'ai dû entrer en collision avec la voiture arrêtée. Sous le choc, je me suis blessé à la hanche. Et, alors que je tentais de retrouver mes esprits, j'entends Vanilla, ma chienne assise sur le siège arrière, aboyer. Je me retourne et vois à ce moment-là un autocar foncer droit sur moi. J'ai juste eu le temps de l'éviter. Vanilla m'a sauvé la vie!

F.D. : Et quel est votre plus grand regret?

P.B. : C'est certainement de n'avoir pas rencontré Fanfan plus tôt ! J'aurais gagné bien des années de bonheur.

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