Romy Schneider : 10 films cultes, 10 secrets !

France Dimanche
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Romy Schneider aurait eu 82 ans le le 23 septembre… L'occasion de revenir sur les coulisses méconnues des films qui ont marqué sa trop brève carrière.

1955 : “SISSI" PRISONNIÈRE DE SA MÈRE

Le tournage de la célèbre saga fut un calvaire pour sa principale interprète qui détestait son rôle de jeune femme parfaite. Magda Schneider, sa mère dans la vie comme à l'écran, la soumet à un régime draconien pour qu'elle entre dans ses corsets. C'est aussi elle qui négocie et perçoit les cachets de sa fi lle, alors mineure. Des millions de deutsche marks, détournés et placés en Suisse par son compagnon, Hans-Herbert Blatzheim, un affairiste sans scrupule. Romy refusera de tourner le quatrième volet de Sissi, se libérant ainsi de l'emprise délétère de Magda.

1969 : “LA PISCINE" DELON, DE LOIN

Ils ont rompu six ans plus tôt, mais Alain Delon n'a pas oublié l'actrice magnifi que qu'est Romy. Il l'impose à Jacques Deray qui ne le regrette pas : les ex-fi ancés affi chent une connivence sensuelle qui crève l'écran ! « On a commencé par une sacrée séance de pelotages », confi era l'actrice. Pourtant, malgré le cadre idyllique et leur complicité évidente, le couple ne se reforme pas. « Il n'y avait plus de passion entre Romy et moi. C'était autre chose, plus fort, plus puissant, plus que les mots ne peuvent le dire », se rappellera Delon.

1970 : “LES CHOSES DE LA VIE" PICCOLI, L'AMI AMANT !

Michel Piccoli a déjà tourné deux fi lms avec Romy, mais ce chef-d'œuvre de Claude Sautet où ils interprètent ensemble La Chanson d'Hélène les rapproche un peu plus. Duo de choc à l'écran, ils sont en coulisses les meilleurs copains du monde. Et même un peu plus, comme l'a confi é dans son livre J'ai vécu dans mes rêves le comédien disparu en mai dernier : « Elle et moi avons eu la faiblesse de nous laisser aller à des gestes pas toujours très honnêtes. Mais cela n'a jamais détruit, comme on dit, l'amitié que l'on avait l'un pour l'autre. »

1972 : “CÉSAR ET ROSALIE" MONTAND, L'INSUPPORTABLE

Dans ce bijou de Claude Sautet, elle aime deux hommes, mais en coulisses, elle n'en apprécie qu'un : Sami Frey. Qui plus est, Yves Montand accepte très mal les directives du réalisateur dont Romy est très proche, et se fend au début du tournage d'un coup de gueule qui perturbe toute l'équipe. Les relations se détendront pourtant. L'actrice fi nira même par estimer ce cabotin qui se moque gentiment de son accent, rebaptisant l'île de Noirmoutier, où ils jouent, « Swarzmoutire ».

1973 : “LE TRAIN" TRAHIE PAR TRINTIGNANT

Tout juste séparée de Harry Meyen, le père de son fi ls David, la comédienne est à fl eur de peau. Et pas seulement à cause de sa récente rupture. En effet, l'irrésistible attraction qui, dans le fi lm de Pierre Granier-Deferre, pousse Julien et Anna l'un vers l'autre semble s'être transmise à leurs deux interprètes... Jean-Louis Trintignant étant marié à Nadine, pas question d'affi cher leur brûlante passion. Mais, comme chaque fois, Romy y croit. Et tombe de haut, lorsqu'à la fi n du tournage, Trintignant l'abandonne.

1975 : “LE VIEUX FUSIL" UNE SCÈNE EN ENFER

Lorsqu'elle se présente pour la séquence où Clara, la femme de Julien Dandieu (Philippe Noiret), est violée et tuée au lance-fl ammes avec sa fi lle par les SS, Romy est en larmes. Quand deux fi gurants, habillés en soldats l'agrippent, elle les mord au sang... En transe, elle s'échappe et se blesse. Robert Enrico veut interrompre le plan, elle refuse. La séquence s'achève par l'image du lance-flammes. La comédienne pousse un tel cri que le réalisateur coupe le son. Romy fi nit la journée prostrée, couverte de bleus, avec trois doigts luxés...

1975 : “L'IMPORTANT C'EST D'AIMER" LIAISON INTERDITE AVEC DUTRONC

Dans ce rôle, l'un des plus forts de sa carrière, elle a mis toute son âme, comme dans l'histoire d'amour qu'elle vit durant le tournage avec son partenaire, Jacques Dutronc. Ce dernier qui la surnommait Vomi Schneider avant de la rencontrer, craque pour cette femme entière, qui aspire tant à être aimée. Mais refusant de quitter Françoise pour elle, il met un terme à leur liaison, laissant Romy dévastée. « Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi malheureux. L'attirance était là. Mais je ne l'ai pas respectée », regrettera le chanteur.

1980 : “LA MORT EN DIRECT" HARVEY KEITEL, AMERICAN GOUJAT

Romy a le moral en berne lorsqu'elle se rend en Irlande, où Bertrand Tavernier tourne le fi lm. Et son partenaire, Harvey Keitel, ne fait rien pour lui faciliter la vie ! Les deux acteurs sont aussi exigeants l'un que l'autre, mais pas de la même façon. Elle aime avoir du monde autour d'elle sur le plateau, lui ne veut personne dans son champ de vision ! De ce bad boy qui carbure au whisky, la comédienne gardera un mauvais souvenir. Et réciproquement. « Romy était une grande actrice, mais c'était une bitch [chieuse] ! On était souvent en confl it », confi era Keitel.

1982 : “LA PASSANTE DU SANS-SOUCI" L'ÉPREUVE D'UNE MÈRE

Son dernier fi lm. Le plus éprouvant aussi. David, son fi ls, vient de mourir, et Romy est inconsolable. Des photos de lui couvrent les murs de sa chambre d'hôtel, elle se repasse en boucle la chanson de Reggiani, Mon Petit Garçon. Les scènes qu'elle tourne avec Max, son enfant adoptif dans le fi lm qui lui rap-pelle tellement David, sont déchirantes. Notamment celle où, regardant le jeune garçon jouer du violon, elle se met à pleurer... L'émotion est telle que toute l'équipe est en larmes, Romy, elle, s'évanouit. Quelques mois plus tard, le 29 mai, elle s'endort pour toujours.

1980 : “LA BANQUIÈRE" BRIALY, SON PAPA D'ADOPTION

Que de bons moments elle a passé grâce à ce fi lm de Francis Girod, où elle incarne une femme libre et anticonformiste comme elle les aime ! Cerise sur le gâteau, elle joue aux côtés de son grand ami Jean-Claude Brialy, rencontré sur le tournage de Christine, vingt-deux ans plus tôt, et qu'elle surnomme « papa ». Ces deux fl amboyants écorchés n'ont pas besoin de mots pour se comprendre. Un an plus tard, à la mort de son fi ls David, c'est à Monthyon, où Jean-Claude possède un château, que Romy se réfugiera durant six mois.

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Lili CHABLIS

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