Stromae : Rapatrié d’urgence en Belgique !

France Dimanche
Stromae : Rapatrié d’urgence en Belgique !

En pleine tournée africaine, le chanteur longiligne Stromae s'est effondré, victime des effets secondaires d’un médicament antipaludéen…

Engoncé dans son petit polo chatoyant, le filiforme chanteur belge n’a plus envie de rire, chanter ou danser. Invité d’une émission ivoirienne C’Midi le 22 mai dernier dans le cadre de sa tournée africaine, Stromae craque. À fleur de peau, il est incapable d’évoquer le génocide rwandais de 1994 sans verser de larmes.

Une tragédie au cours de laquelle le jeune homme de 30 ans a perdu son père et d’autres membres de sa famille. Entre deux sanglots, il balbutie, prenant sa tête entre ses mains :

« C’est horrible, ça m’a touché et ça me touche encore de voir qu’on n’arrive pas encore tout à fait à vivre ensemble en fait. Et ça, c’est vraiment diff... [...] Pardon, pardon, pardon. En fait, c’est bizarre, ça fait déjà trois fois que je pleure en interview. Je suis désolé pour ça. Ça m’est arrivé quand je suis arrivé au Cap-Vert. En gros, le guide nous expliquait que peu importe d’où on vient, le Cap-Vert, on est tous concerné indirectement par cet endroit-là. Peu importe la couleur. C’était tellement fort et lourd... À chaque fois que je dis qu’on n’arrive toujours pas à vivre ensemble, j’en pleure, car c’est vrai. »

Examens

Puis, ne pouvant plus endiguer le chagrin qui le submerge, Stromae s’effondre en pleurant sur la table. Suite à cet incident cathodique, on apprendra que l’interprète de Papaoutai a annulé « pour raisons de santé », sa tournée qui devait le mener jusqu’au 2 août encore dans d’autres capitales africaines et villes comme Londres, Rome, Montréal ou Chicago.

Dès lors, les réseaux sociaux s’enflamment avec les rumeurs : désaccord financier avec son tourneur africain, menaces de mort à cause de ses origines rwandaises ou burn-out sont les raisons les plus souvent invoquées. Il est vrai que, depuis deux ans, le « Jacques Brel africain » n’arrête pas. De plateaux télé en salles de concert, il se démultiplie.

Dans son agenda surchargé, il avait coché le 20 juin, date de son concert à Kigali, dans son pays d’origine. Un rendez-vous qu’il appréhendait énormément. Mais bon, pas de quoi non plus se faire rapatrier d’urgence dans un hôpital bruxellois afin d’y subir une batterie d’examens le 11 juin dernier.

D’autant que trois jours plus tard, un communiqué officiel de la société de production Auguri fait état « d’effets secondaires sérieux d’un traitement prophylactique [préventif, ndlr] antipaludique ».

Tous les ans, quelque 200 millions de personnes contractent le paludisme (ou malaria) par les piqûres de moustiques infectés, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui précise que cette maladie est responsable de près de 600 000 décès annuels ! D’où la nécessité d’un traitement préventif comme la Malarone, le Doxypalu ou le Lariam.

Ce dernier, à base de méfloquine, est celui dont les effets secondaires sont les plus nocifs. D’après le Dr Goujon de l’Institut Pasteur, cité dans L’Express, il peut entraîner « des troubles neuropsychiatriques (hallucinations ou psychose, paranoïa, dépression...), des réactions allergiques (éruption cutanée, choc...), troubles du rythme cardiaque, sensation de brûlure, faiblesse musculaire... ainsi que de la fièvre et des maux de tête ».

En lisant ces lignes, on comprend mieux pourquoi Paul Van Haver (vrai nom de Stromae) ne peut plus se donner sur scène, lui qui n’est pas en « en état de passer un coup de fil », d’après son entourage. Ses fans n’ont plus qu’à patienter et invoquer les dieux de la musique en chantant Stromaeoutai ? pour conjurer le sort.

Mais que Stromae se soigne bien, ce serait déjà "Formidable" !

Jean-Christophe Garnier

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