The Voice : Lukas “Je chante seul dans ma chambre depuis que je suis enfant !”

France Dimanche
The Voice : Lukas “Je chante seul dans ma chambre depuis que je suis enfant !”

Au grand dam de ses parents, il a abandonné ses études de médecine pour se lancer dans la musique. L’émission The Voice donnera-t-elle raison à Lukas ?

Une belle gueule à la Kendji, une voix puissante qui masque une sensibilité à fleur de peau, Lukas, 22 ans, est un autodidacte qui chante à l’instinct. D’origine libanaise, il a été élevé en banlieue parisienne, à Sannois.

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Son père s’est toujours opposé à ses ambitions artistiques. Alors, pour ne pas décevoir ce papa chauffeur de taxi qui a tant donné pour que sa famille ne manque de rien, il entame des études de médecine. Mais, deux ans plus tard, rattrapé par sa passion du chant, il décide d’en faire son métier. L’aventure The Voice (diffusé sur TF1, le samedi à 20 h 55) lui donnera-t-elle l’occasion d’accomplir son rêve ?

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France Dimanche (F.D.) : Vous avez toujours voulu chanter ?

Lukas (L.) : C’est une longue histoire ! Mes parents sont arrivés du Liban il y a trente ans. Mon père, chauffeur de taxi, était très souvent absent. Il a arrêté l’école très tôt pour nourrir sa famille. Ils voulaient que je fasse des études. Et comme j’ai beaucoup de respect pour eux, j’ai décroché un bac scientifique sans m’impliquer plus que ça. Papa souhaitait que je devienne médecin. Mais moi, je voulais être un artiste ! « Ce n’est pas un métier », me répondait-il... Par devoir, j’ai donc intégré la faculté de médecine Pierre et Marie Curie, à la Pitié-Salpêtrière. Je voulais devenir cancérologue pédiatrique. Depuis mon adolescence, je donne de mon temps à des associations. Soigner les autres, ça me correspondait assez bien...

F.D. : Vous êtes encore étudiant en médecine ?

L. : Non ! Ma passion pour le chant a été la plus forte. Au bout de deux ans, j’ai abandonné la fac pour me lancer dans une carrière artistique, au grand dam de mes parents. Je me suis mis à courir les castings, décrochant des petits rôles au théâtre et dans des courts-métrages, sans jamais abandonner ma passion, la musique ! J’ai fait quelques concerts dans des petites salles parisiennes, comme récemment au Réservoir.

F.D. : Mais d’où vient cette passion ?

L. : Je ne sais pas ! Je n’ai aucune formation et, chez moi, on n’écoutait pas de musique ! Je chante seul dans ma chambre depuis que je suis enfant, en imitant les artistes que je vois sur YouTube. Parfois, quand je grimpais sur la table de la salle à manger pour entonner du Céline Dion, mon père me réprimandait sur-le-champ !

F.D. : Quels sont les artistes que vous admirez ?

L. : Je suis tombé amoureux de la soul et du jazz à 14 ans. Le déclic s’est produit avec une vidéo d’Amy Winehouse. Puis, j’ai découvert Aretha Franklin, Billie Holiday, Ray Charles... Des gens qui chantaient pour oublier leurs douleurs. Deux ans plus tard, j’ai assisté à un concert de Mika à Bercy. Il est d’origine libanaise, comme moi. Je me suis identifié à lui. Je me disais : « Si seulement je pouvais être sur scène à sa place ! »

F.D. : Vous êtes célibataire ?

L. : Oui. Je me suis séparé de ma copine récemment. Ma carrière passe avant tout : mes amis, l’amour. Mais je me sentais si isolé que je suis revenu habiter chez mes parents à Sannois, dans le Val-d’Oise. C’est vrai aussi que, malgré les petits boulots – barman, animateur pour enfants –, à Paris, j’avais du mal à joindre les deux bouts. À moi de prouver à mes parents qu’ils se sont trompés. Depuis qu’ils savent que je participe à The Voice, ils sont un peu rassurés.

F.D. : Qu’attendez-vous de l’émission ?

L. : J’ai envie de partager des émotions ! J’écris des textes qui parlent de tristesse, de solitude, d’incompréhension, pour lesquels un ami musicien a composé des mélodies qui donnent envie de bouger. Je n’ai pas peur d’évoquer la guerre ou la maladie, comme Stromae. À sa manière, je veux, le temps d’une chanson, faire danser et pleurer les gens.

Véronique Dubois

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