Valérie Kaprisky : Elle refuse de vieillir !

France Dimanche
Valérie Kaprisky : Elle refuse de vieillir !

Valérie Kaprisky, 57 ans, qui joue Jo Real dans “Un si grand soleil”, veut profiter de chaque instant qui passe.

Elle était si jolie, si sexy, si libre, nue ou à moitié, dans les films qui nous l’ont fait découvrir, comme La Femme publique, d’Andrzej Zulawski, puis L’Année des méduses, que certains pensaient que cette liberté était sa nature. Mais Valérie Kaprisky, qui fête, ce 19 août – on a peine à le croire – ses 57 ans, n’était pas du tout celle que l’on croyait.

étonnamment, pas à l’aise avec son corps, elle devait se faire violence pour le montrer sous l’œil des caméras, pensant peut-être que cette méthode pourrait être un moyen de se soigner... « Il y a un vrai malentendu. C’est quelqu’un de blessé », confiait, en 1997, son agent, Dominique Besnehard, qui la connaît très bien. La comédienne ira jusqu’à dire dans les colonnes de Libération qu’elle s’est « violée elle-même », à exposer sa nudité.

De ce malentendu fondamental, cette jeune femme ravissante dira, après-coup, avec une belle lucidité : « On me croyait femme fatale, j’étais une femme enfant. » Son mal-être la pousse à épouser des comportements extrêmes avec ce corps qui lui pose tant de problèmes. à commencer par un désir de maîtrise absolu sur lui, qui fait qu’elle surveille chaque aliment dont elle se nourrit. Elle est une des premières à choisir des ingrédients que beaucoup considèrent alors comme bizarres, tels que le tofu, le riz complet. Et cette maîtrise sur ce qu’elle mange s’accompagne d’une rude discipline en dépense d’énergie. Quand elle achète « la cassette d’aérobic vendue par Jane Fonda », contrairement à d’autres, elle ne se contente pas de regarder le programme une fois et de passer à autre chose. Elle pratique à fond, jusqu’à ne plus avoir de forces... « Mon anxiolytique est le sport. Footing + barre au sol + yoga = ma recette pour rester zen ! », confie-t-elle à Paris Match en 2014.

Mais ce mode de résistance au mal-être ne suffit pas. Valérie souffre de crises d’angoisse, que ses séances de sport ne parviennent pas à étouffer. « Régulièrement, j’étais tétanisée, je sentais mon cou se serrer, j’étouffais, je ne comprenais pas, je croyais que je manquais de magnésium », avait-elle expliqué à Gala.

Une longue psychothérapie sera nécessaire pour venir à bout de ses plus grands démons. Une cure dont elle sort apaisée, et qui lui permet de rencontrer un amour qui lui va, en la personne d’un compositeur de musiques de documentaires. Le même avec qui elle est toujours aujourd’hui. Ensemble, ils n’auront pas d’enfant : « Je ne pouvais pas en faire, j’ai laissé tomber. Je suis belle-mère, et ça me va. Je m’implique », avait-elle sobrement confié en 2014. Mais si Valérie est parvenue à souffrir moins, et même à être heureuse, elle a toujours conservé cette sorte de garde-fou qui lui permet de mettre son corps à distance : l’exercice physique, comme elle vient de le révéler à notre confrère de Gala : « Je pratique une activité sportive quatre fois par semaine [...]Je fais de la barre au sol, du Pilates, des exercices abdos-fessiers »...

Une discipline qui est peut-être l’un des secrets de sa forme, dont peuvent se rendre compte ceux qui la suivent dans la série sur France 2, Un Si Grand Soleil. Après avoir disparu quelque temps suite à une double fracture du poignet, elle est revenue dans le feuilleton le 7 août, reprendre son rôle de journaliste d’investigation. Et question silhouette, à la fin de l’année dernière, elle laissait notre confrère Gala publier une photo d’elle en maillot de bain prise par son mari, sur laquelle on voit très bien la sveltesse de sa taille et la finesse de son corps. « Je me suis inscrite dans une salle de gym à Montpellier, expliquait-elle. Plutôt qu’aller au resto le soir ou boire des coups avec mes camarades de jeu, mieux vaut faire du cardio-training. Il faut s’accrocher, je suis entourée de jeunesse sur le tournage, il faut rester au top ! [Rires] »

Mais avec Valérie, les rires ne sont jamais très loin des larmes. Comme dans la vraie vie. Son père mort il y a déjà dix-neuf ans, elle s’occupe beaucoup de sa mère, qui est handicapée, souffrant d’insuffisance respiratoire, et vit à Cannes. Pour elle, le TGV est comme un second bureau ! Elle se rend régulièrement à son chevet, et ne manquerait ces rendez-vous pour rien au monde. Mais pas question pour l’actrice de s’apitoyer sur son sort. Comme sur le sujet, souvent tabou, de la ménopause, qu’elle aborde sans faux-semblant ! Même si elle considère que « le “ménoblues" n’est pas simple à gérer », elle refuse de se laisser enfermer dans une situation convenue : « J’ai toujours lutté contre les idées reçues. Et la ménopause en charrie beaucoup. C’est au contraire le moment de retrouver ses rêves de jeunesse, de les réaliser. De se libérer du regard des autres, de vivre pleinement sa sexualité. C’est maintenant ou jamais ! », a-t-elle expliqué à Gala.

Et réaliser ses rêves de jeunesse, c’est entre autres, pour la comédienne, écrire. Depuis 2016, elle travaille sur un scénario, une comédie qui met en scène des femmes de la cinquantaine, dont elle croque le portrait « tendre humoristique et sans concession ». Le film sera réalisé par Bruno Chiche. On a hâte de le voir, et de la retrouver dedans, même si elle ne se réserve pas le rôle principal. Oui, aujourd’hui, à 57 ans, l’actrice, qui rêve de pouvoir jouer en montrant ses rides, a un appétit de vivre qui donne envie de la suivre...

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Laurence PARIS

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