Rien d’étonnant : Et je l’appelle encore, qui passe en boucle sur les radios, touche au cœur tous ceux qui, comme elle, demeurent inconsolables de la disparition de leur maman. Un drame qui a brisé la chanteuse le 1er septembre 2006. « Maman est ma complice, ma confidente, reconnaissait-elle avec admiration, en 2004, dans les colonnes de France-Soir. Elle écoute, trouve toujours des excuses, ne juge pas. C’est une sage. »
Colette était, avec René, son mari, une grande figure de la Résistance, durant la Seconde Guerre mondiale. C’est ce couple admirable, lui jouant du piano et elle de la guitare, qui a su transmettre à leur fille leur amour de la musique.
« Mon père, avocat, un moment député du XIIIe arrondissement de Paris, voyageait beaucoup, a-t-elle raconté dans La Croix. Il nous apportait des disques du cru. Je me souviens d’un 28 cm avec des musiques d’Afrique du Sud. »
Certes, Colette est partie à l’âge respectable de 88 ans, mais cette disparition a été d’autant plus difficile à vivre pour Véronique Sanson que, deux ans plus tôt, elle avait perdu son père adoré. Son seul espoir : que sa maman continue, de l’au-delà, à communiquer avec sa fille, comme elle le lui avait promis : « Avant de partir, maman m’a dit qu’elle m’enverrait des signes. Mais il n’y a rien eu. Parce qu’il n’y a rien après. Rien. On nous ment », avouait-elle, désespérée, dans Télé-Loisirs il y a quelque temps.
Aujourd’hui encore, l’artiste ne parvient pas à se remettre de cette absence : « On n’imagine pas à quel point ma mère me manque, vient-elle de confier. Cela m’arrive encore de faire le geste de l’appeler. Quand je vivais aux États-Unis, j’ai dépensé une fortune au téléphone avec elle. »
D’où l’évidence et la justesse du titre Et je l’appelle encore, une superbe déclaration d’amour à celle qui a tant compté dans la vie de Véronique Sanson...
Dominique Préhu