Virginie de Koh-Lanta : "Je peux gagner !"

France Dimanche
Virginie de Koh-Lanta : "Je peux gagner !"

Qui aurait parié, au début du jeu, sur Virginie ? Pas très à l'aise sur les épreuves sportives, elle aurait pu se faire éliminer dès les premiers conseils. Et pourtant, tenace, elle est toujours là, aux portes du carré final. Rencontre avec cette maman qui ne boude pas sa chance d'avoir participé à cette aventure exceptionnelle...

France Dimanche (F.D.) : Vous vivez seule avec vos deux enfants. Ça n'a pas été trop dur de les laisser ?

Virginie : Ma fille, Amelia, a 10 ans, mon fils, Bryan, 8. Ça fait cinq ans que je les élève seule, et c'est vrai qu'ils sont encore petits. Je dois même vous avouer que ce n'est pas facile tous les jours. J'essaie de faire au mieux. Mais bon, Koh-Lanta me fascine. Pour moi, qui vis depuis que je suis née - c'est-à-dire trente-trois ans ans - dans une cité, qui ai connu pas mal de galère financières, et qui n'avais jamais pris l'avion de ma vie, c'était l'occasion de faire un grand voyage, de m'évader. Je n'ai pas hésité...

F.D. : Quel était votre objectif ?

Virginie : Je ne pensais pas gagner. Franchement, mon but était surtout de ne pas me faire éliminer dès la première semaine. Et puis, j'ai franchi les étapes, et je vois approcher le carré final. C'était inespéré.

F.D. : Qu'est ce qui vous a le plus surpris dans cette aventure ?

Virginie : Koh-Lanta est encore plus dur en vrai. Moi, je ne pleure jamais. Je me disais, devant ma télé : « Mais pourquoi ils n'arrêtent pas de chialer ? » Aujourd'hui, je comprends, l'absence des proches est très difficile à supporter. Loin de mes enfants, j'ai eu beaucoup de mal à tenir. J'ai d'ailleurs failli abandonner. Heureusement, Laurent et Martin sont venus me parler, ils m'ont convaincue de rester.

F.D. : Vous n'avez jamais gagné une épreuve et vous êtes toujours là. Comment l'expliquez-vous ?

Virginie : C'est grâce à ma personnalité. J'ai été active sur le camp. J'allais chercher les bénitiers, du bois... Et puis, je suis toujours de bonne humeur. J'aime bien rigoler. Même sans nourriture, je n'étais pas chiante. Je m'entendais bien avec tout le monde.

F.D. : Expliquez-nous comment vous faites pour n'avoir jamais faim.

Virginie : C'est un grand mystère. Je pense que c'est parce que j'ai bien géré mentalement le manque. Ça ne m'a jamais gênée. Pareil pour la cigarette. Je pensais que ça allait me manquer, mais pas du tout. C'est dans la tête. Si on pense toujours à manger, on va avoir faim. Après, c'est sûr que, dès mon retour en France, j'ai refumé. J'ai du mal à arrêter, et pour l'instant, je ne veux pas.

F.D. : Quels sont vos meilleurs et pires souvenirs ?

Virginie : Les meilleurs sont liés à des rencontres. Avec Martin, malgré nos différences, ça a collé tout de suite. On a ri, pleuré ensemble, ça crée des liens. En revanche, j'ai passé un mauvais moment quand j'ai perdu le coup de téléphone et l'occasion de parler à mes enfants. C'était très dur.

F.D. : Martin est votre ami, pourtant, vous l'éliminez...

Virginie : Il n'a pas respecté son pacte, et je n'ai pas apprécié. On a eu des petits conflits, mais je ne suis pas rancunière, lui non plus. Ce n'est qu'un jeu. Aujourd'hui, on s'appelle, et on s'entend très bien.

F.D. : Comment choisissez-vous vos alliés ?

Virginie : Maxime m'a proposé de faire une alliance avec lui. J'ai réfléchi. J'ai observé, vu qu'il avait les filles dans sa poche, et je l'ai suivi.  Moi, je suis restée Rouge. J'avais toujours dans la tête de faire partir les Jaunes.

F.D. : Pensez-vous toujours pouvoir remporter la victoire ?

Virginie : Au stade où j'en suis, je peux gagner. Sans être sportive, sans montrer grand-chose sur les épreuves, je suis toujours là. Donc, tout est possible.

F.D. : Quel aventurier mérite le plus de gagner ?

Virginie : Teheiura. Mais, paradoxalement, je ne vais pas nécessairement le soutenir, puisque je vote par affinités.

F.D. : Que ferez-vous si vous triomphez ?

Virginie : J'achèterai d'abord une nouvelle voiture, car la mienne tombe en ruine. Ensuite, je ferai des cadeaux à mes enfants. Aujourd'hui, je suis au chômage, ce n'est pas facile tous les jours. Je cherche un boulot d'agent de production dans les Ardennes. A bon entendeur...

Interview : Cyril Bousquet

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