"Aveugle, j’ai gravi le Mont-Blanc !"

France Dimanche
"Aveugle, j’ai gravi le Mont-Blanc !"

Juin 2011, je l’ai fait !

Et oui, quand on est au refuge du Goûter, il y a ceux qui l’on fait et ceux qui vont le faire. Alors quand on croise une personne, la question est « Tu l’as fais ? ». Et aujourd’hui, je peux dire : «  Je l’ai fait ! ». Retour sur une semaine d’émotions, de sensations, de plaisir, que du bonheur ! Quand le rêve et la réalité se rejoignent.

Avant de partir, j’avais fait des rêves sur ce qui pouvait se passer durant cette semaine. Et quand je fais le bilan, et bien beaucoup de choses se ressemblent. Je rêvais d’avoir un orage et bien nous avons eu un orage à l’abri au refuge du Goûter. Des conditions météo de haute montagne, et là aussi, nous avons eu de la neige et un vent glacial. Le partage avec les autres membres de l’équipe mais là j’étais en terrain connu.

Dans ces conditions, mon état d’esprit était au beau fixe et j’ai pu réaliser des choses sans que la pression ou le trac me coupent mes moyens. Chaque jour était différent et m’a apporté une confiance en moi pour pouvoir enchaîner les difficultés du lendemain. Je sais pas qui a fait le programme !

L’ascension du Mont Blanc proprement dite s’est déroulée sans encombre. Plus nous montions en altitude, plus les émotions étaient exacerbées. L’escalade de l’Aiguille du Goûter, un moment de concentration ultime mais avec beaucoup de plaisir.

Et enfin le jour J, avec un départ vers 04 h 30 sous la neige. Mais nous savions que le temps allait s’arranger. La montée régulière, le souffle court, les conseils de Maxant et Pierre pour bien produire mon effort. Et l’arête sommitale, avec un vent très fort qui a rajouté à la sensation d’être dans un autre monde.

Je me guide souvent avec les bruits mais là, pas moyen. Le vent, la capuche de la veste. Je me suis servi de la tension de la corde et Pierre a ajusté mes pas en tapant sur mes bâtons, à droite ou à gauche. Les encouragements de Gisèle, les larmes, un rêve.

Et le sommet, nous étions seuls. Toujours des larmes, du bonheur, des échanges de félicitations. Toujours le vent glacial. Et une surprise de la part de Gisèle, un trophée avec une étiquette en braille : « Empreinte au sommet du Mont Blanc »

Je remercie vraiment tous les membres de l’équipe : Maxant, Pierre et Boris, les guides Pierrot toujours là, Anne, tu sais ce que je pense de toi, et enfin, Gisèle, Gis...

Michel, le 7 juillet 2011.

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