Colette : “Comment j’ai découvert mes dons de voyante !”

France Dimanche
Colette : “Comment j’ai découvert mes dons de voyante !”

En 1988, alors qu'elle vivait un moment douloureux de son existence, 
cette sexagénaire s’est découvert des dons de voyante.

Colette Ollivier-Chantrel,Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)

Aujourd’hui, Colette évoque dans son autobiographie, avec lucidité et humour, le “triste privilège" de recevoir les clients pour leur prédire l’avenir. «Mon père me trouvait un peu bizarre, mon entourage se doutait que j’avais des dons de médium, mais je n’envisageais pas d’être voyante, de recevoir des gens pour leur raconter leur vie, d’autant qu’au début, je ne contrôlais ni mes visions ni mes paroles involontaires.

Un jour, alors que je m’occupais d’une cliente étendue sur le lit de soin de mon institut de beauté, j’ai eu ce que l’on appelle un “flash de voyance" et j’ai entendu ma voix prononcer : “Je vous sens en danger, faites très attention à votre mari, il peut être violent, et je le vois essayer de vous étrangler." Soudain redressée, la cliente a dit que j’avais l’air... ailleurs : “Je ne suis pas fâchée, étonnée seulement, car mon époux a vraiment voulu m’étrangler dans un moment d’égarement, et c’est vrai qu’il peut être violent !"

Éclairagiste

Très jeune, j’ai été témoin de manifestations étranges. J’y accordais peu d’importance jusqu’à l’âge de 
34 ans, quand mon fiancé est mort. Quelques jours après son décès, je suis allée répandre ses cendres en mer, mais aujourd’hui encore, je n’ai aucun souvenir des heures qui suivirent. La seule chose que je me rappelle est d’être revenue à moi ce soir-là chez mes parents, hagarde, tremblante, trempée. Le traumatisme affectif n’expliquait pas tout. Commençant à douter de mes facultés cérébrales, mes parents et moi avons pensé que je devenais peut-être dingue...

Le généraliste et le neurologue qui m’ont alors examinée m’ont trouvée hyper émotive, hyper sensible et plutôt originale, mais ils m’ont assuré que je n’étais pas dangereuse pour autrui. Peu après cette disparition, j’ai consulté une voyante qui m’a révélé que j’étais médium en me soumettant à un test à partir de photos de personnes que je ne connaissais pas. Je pouvais capter les événements passés enfouis dans l’inconscient d’une personne, puis entrevoir et 
prédire son avenir.

Après avoir été accueillie par Maud Kristen et Chantal Hurteau-Mignon au sein de Delta-Blanc, une association créée dans le but de moraliser l’exercice de notre profession, et munie de leur sévère code de déontologie, je me suis installée à Saint-Malo en tant que voyante.

Autre exemple de mes dons : j’ai un jour eu la visite d’une de mes camarades de lycée, qui gérait à l’époque une agence d’intérim. En discutant avec elle, je lui ai simplement dit ce que je ressentais en sa présence : “J’entends parler allemand autour de toi, et je vois des tableaux, des statues... Envisages-tu une nouvelle carrière d’artiste, par hasard ?" Elle m’a ri au nez et s’en est allée. Quelques mois plus tard, elle tombait éperdument amoureuse d’un sculpteur allemand qui lui a transmis l’envie de modeler et sculpter, alors que rien ne la prédisposait à suivre cette voie-là... 
 Elle en a fait son métier.

Comme je le raconte dans mon livre (La voyance, ça s’attrape comment ? À grands coups de pieds occultes !, 
éditions Marabout), je compare ma fonction à celle d’un éclairagiste : j’oriente un projecteur sur la mémoire enfouie des consultants, les aidant ainsi à redécouvrir leurs talents oubliés, à se réconcilier avec leur vie, à ressentir de nouvelles motivations.

Intime

À ceux qui sont au bout du rouleau, physiquement, financièrement, affectivement, je précise que je ne détiens pas de pouvoirs magiques. J’ai seulement de l’empathie, de l’intuition et surtout le don de remettre en ordre les pièces éparpillées de leur puzzle intime, par l’humour autant que par la clairvoyance.

La seule chose que je ne révèle jamais à mes clients, c’est la mort à venir, pour eux-mêmes ou leur entourage : si je me trompe, ils pourraient souffrir inutilement. Et si j’ai raison, ils souffriront avant l’heure, sans rien pouvoir y changer. Bien sûr, il m’arrive de la voir rôder... »

Alicia Comet

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