"Depuis l'âge de 8 ans, je joue avec des poupées"

France Dimanche
"Depuis l'âge de 8 ans, je joue avec des poupées"

Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu la passion des poupées. La première fois que j'en ai demandé une comme cadeau à Noël, j'avais huit ans.

"Le précieux présent m'a été offert par ma tante :  une Barbie superstar, avec une tenue de rechange ! Je me souviens avoir ressenti une grande joie, un bonheur total.Je l'ai gardée pendant des années. Puis, au décès de ma grand-mère, j'ai récupéré une poupée qui m'intriguait depuis longtemps. C'était Tressy, une poupée mannequin de la marque Bella. De fil en aiguille, j'ai découvert tout un univers avec ces différentes familles : les Samoussa, les Gégé, les Jumeau, les Raynal. Aujourd'hui, ma collection compte près de trois cents pièces.

Au début quand je chinais dans les brocantes, j'achetais tout ce que je voyais. Puis mon regard s'est affiné, et j'ai commencé à chercher certains modèles, des produits phares d'une époque. Comme cette poupée Jumeau, avec sa tête en porcelaine et son corps en bois, du début du XXème siècle. Aujourd'hui, j'ai une centaine de Barbie, des poupées Petit Colin et Corolle et quelques pièces du début du siècle et même un poupard de Danjard. C'est un bébé-quille datant de 1851 qui a été présenté à l'exposition universelle de Paris en 1878, et qui a même gagné la médaille de bronze ! Mon rêve serait d'acquérir une Parisienne de chez Gautier ! Ce serait magique mais, hélas, elle n'est pas dans mes moyens. Ma collection envahit toute la maison. J'en ai partout ! J'ai également une bibliothèque bien fournie sur le sujet, car je0 me documente.

Ainsi, je parle souvent avec Elisabeth Chauveau, une historienne de la poupée, et je me rends sur des forums. Je recherche les vêtements d'origine, les accessoires et du mobilier. J'ai également appris à les restaurer. Je leur réimplante des cheveux, par exemple, car elles sont souvent passées entre les mains de petites filles qui leur ont fait des coupes sauvages ! J'évite la peinture, même si, parfois, il m'arrive de redessiner un sourcil. Prochainement je vais suivre un stage de restauration.

Depuis un moment, je projetais d'ouvrir une boutique mais j'attendais le bon moment. Et puis une opportunité s'est présentée, il y a quelques mois : un joli local s'est libéré dans la vieille ville de Montluçon, alors je me suis lancé, en août dernier ! J'ai ouvert mon “antre des poupées“. Le magasin s'adresse autant aux collectionneurs qu'aux petites filles. J'ai même eu la visite de Giulia Salvatori, la fille d'Annie Girardot, qui est venue me voir avec un cadeau : une poupée Tressy, un modèle dont sa maman avait été la marraine dans les années 60. »

Anéma Isaac

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