J'ai 80 ans et voici mon secret pour rester jeune !

France Dimanche
J'ai 80 ans et voici mon secret pour rester jeune !

Après avoir décroché le bac à 79 ans et sauté en parachute à 80 ans, Gilbert Fauré, ce papi nîmois hyperactif se lance maintenant dans des études d’astrophysique. Et ce n’est pas fini !
 Après avoir décroché le bac à 79 ans et sauté en parachute à 80 ans, Gilbert Fauré, ce papi nîmois hyperactif se lance maintenant dans des études d’astrophysique. Et ce n’est pas fini !

"Toute ma vie, j’ai été actif. J’ai toujours fait du sport, et plus particulièrement du vélo et de la course à pied, que je pratique encore. Sur ma petite reine, j’ai gravi la plupart des cols des Alpes et des Pyrénées, comme le Galibier et le Tourmalet. Seulement, un jour, à 40 ans, j’ai bien cru que tout allait s’arrêter lorsque j’ai fait un infarctus pendant une sortie à bicyclette. J’ai eu peur de ne plus jamais pouvoir courir ni sillonner les routes juché sur mon deux-roues.

Finalement, j’ai repris le dessus sans plus chercher cependant à faire des performances, ni à me lancer dans de grandes distances comme je le faisais auparavant. Si cet accident de santé m’a limité physiquement, il n’a en rien entamé ma volonté de toujours me surpasser, de tenter d’aller plus loin, de repousser mes limites. J’ai trois enfants et je leur ai inculqué ces mêmes valeurs, car je suis persuadé que c’est la meilleure manière de rester jeune et de s’offrir des moments de plaisir, de trouver son nirvana. Aussi n’était-il pas question pour moi de vivre comme un reclus, à passer mon temps à me reposer et à prendre mes médicaments. Et ça marche plutôt bien. Cet infarctus, finalement, m’a donné une leçon de vie.

"J’ai décidé de ne pas m’encroûter une fois à la retraite. A 80 ans, je n'arrête de bouger !"

Après une carrière bien remplie d’inspecteur des grandes fortunes dans l’administration fiscale, j’ai décidé de ne pas m’encroûter une fois à la retraite. Et puisque ma santé me le permet, je continue à avoir une activité physique soutenue. Je me suis rendu compte qu’en vieillissant, en étant le patriarche d’une certaine manière, on donne pas mal de conseils aux jeunes de sa famille, mais on montre de moins en moins l’exemple.

Aussi, l’an dernier, quand j’ai dit à plusieurs reprises à Aurélien, l’un de mes petit-fils, qu’il était important qu’il travaille pour avoir son bac et que cela n’était finalement pas si difficile que ça de l’avoir, il m’a répondu : “C’est pas dur, c’est pas dur ? C’est ce que tu dis mais est-ce que, toi, tu l’aurais aujourd’hui ?" Je me suis dit qu’il avait raison, que je ne pouvais pas me limiter aux paroles et devais passer aux actes. J’ai donc relevé le défi. Je lui ai répondu : “Chiche !", en me disant que ça allait créer une complicité entre lui et moi.

Je me suis donc inscrit en candidat libre au bac littéraire et j’ai commencé à plancher. Jeanine, ma femme, m’a pris pour un fou, mais mes enfants ont applaudi. J’étais déjà titulaire d’un bac scientifique que j’avais décroché en 1955. Cela ne date pas d’hier ! Il a donc fallu me remettre à faire travailler mes méninges. J’ai révisé deux heures par jour pendant six mois. Cela m’a vraiment procuré beaucoup de bonheur d’apprendre des choses et de parler de ma méthode de travail avec mon petit-fils.

Il faut aussi savoir que, lorsque j’étais jeune, je n’avais pas pu entreprendre un cursus universitaire, faute de moyens financiers suffisants. C’était donc un peu comme une revanche. Aurélien avait raison, cela n’a pas été facile de me remettre à l’anglais et d’apprendre l’italien et la philosophie.

Lorsque je suis arrivé à l’examen, je n’en menais pas large. Bien que je me sois « planté » en philosophie, n’obtenant que 9/20, j’ai eu 18 en histoire et géographie, 19 en littérature et 16 en anglais et italien. Du coup, j’ai décroché la mention assez bien. On a fêté ça en famille !

"Après mon saut en parachute, je me suis inscrit à la faculté du troisième âge de Nîmes pour passer une licence."

Après, je me suis dit que j’allais me lancer au moins un défi par an. Je rêvais de sauter en parachute, et je l’ai fait en octobre dernier grâce au club Revolution’Air, du Gard, qui a accepté ma demande malgré mon âge avancé. J’ai sauté en duo à 4 000 m d’altitude. Rémy, un autre de mes petits-fils, a sauté en même temps que moi. Toute notre famille était là pour nous encourager. Une expérience formidable, pleine d’adrénaline et de joie ! Pendant cinquante secondes, on chute à une vitesse oscillant de 200 à 240 km/h. Je suis prêt à recommencer demain.

J’ai aussi décidé de me lancer un nouveau défi intellectuel. Comme Quentin, un autre de mes petits-enfants, fait des études d’astrophysique à l’université de Cambridge, je me suis inscrit à la faculté du troisième âge de Nîmes pour passer une licence dans ce même domaine. Mon petit-fis est ravi. Quand je l’ai au téléphone, on ne parle plus que de ça.

Dans un registre plus ludique, je viens également de m’inscrire à un cours de billard pour décompresser entre deux épreuves scientifiques.

A 80 ans, tous ces défis m’ont redonné une force et une jeunesse insoupçonnables, ainsi qu’une image valorisante auprès des autres. J’en suis très heureux et fier. J’encourage vivement tous les gens de mon âge à se lancer, à oser. C’est important ! Réalisez vos rêves même les plus fous parce que ça marche et que ça redonne goût à la vie et aux autres. »

Guillaume d'Abzac

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