Véronique Zenoni, Ainharp (Pyrénées-Atlantiques): “Je soigne les animaux en chantant !”

France Dimanche
Véronique Zenoni, Ainharp (Pyrénées-Atlantiques): “Je soigne les animaux en chantant !”

Cette vétérinaire et ostéopathe de 46 ans est l’une des rares à soigner les bêtes sauvages et domestiques avec ses mains et l’aide de… sa voix !

«Vétérinaire à la campagne depuis vingt-deux ans, j’ai découvert une nouvelle méthode pour traiter les animaux il y a une dizaine d’années. C’est un de mes collègues, basé en Ariège qui avait expérimenté le chant pour soigner les bêtes. Le démarrage était très intuitif. Il a posté quelques vidéos en ligne, sur notre site collectif. Quoique admirative, je lui ai dit : “Patrick, je vois bien que cela marche pour toi, mais moi, je ne chanterai jamais. D’abord parce que je suis complexée par ma voix, sans compter qu’on m’a toujours répété que je chantais... faux !" 

Et puis, un matin, je me retrouve chez le propriétaire d’une jument qui avait une jambe toute raide doublée d’une luxation de la rotule. Nous étions trois sur place : un autre vétérinaire, moi l’ostéopathe et le propriétaire. Dans ce cas précis, les manipulations classiques étaient tout à fait contre-indiquées.

Pensant subitement à Patrick et à sa technique, j’ai lancé aux deux autres : “Si on chantait ensemble ?" Tout de go, elles m’ont répondu : “Oui, quoi ?" “Heu, ce qu’on veut, en fait..." ai-je répliqué.

Nous avons alors émis des sons vibratoires à trois pendant plusieurs minutes et, tout à coup, la jument a commencé à aller mieux : sa rotule a bougé de quelques centimètres alors qu’elle était totalement immobile depuis quarante-cinq minutes. On était sidérés !

Par la suite, j’ai expérimenté le chant sur des chiens (qui avaient des séquelles de fracture), sur une vache (qui boitait), sur un taureau (avec un gros lumbago) et ça a marché à chaque fois. Aujourd’hui, je ne peux plus m’en passer et j’entonne systématiquement de petits airs pour traiter telle ou telle affection, en pratiquant bien évidemment toutes les manipulations spécifiques. Une fois, je n’arrivais pas à soigner un gypaète barbu – un rapace – tant il était agité. Il ne s’est apaisé que lorsque j’ai commencé à chanter. Vingt minutes plus tard, il dormait...

Le travail des mains et celui de la voix se complètent. En dix ans, j’ai pu constater que j’obtenais des résultats beaucoup plus rapides en accompagnant de chant mes séances d’ostéopathie (qui durent entre 20 et 40 mn). Cela m’offre aussi une meilleure connexion. J’ai ainsi la sensation de communiquer avec l’animal qui souffre. C’est tout à fait étonnant ! » 

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