Fatigue, nausées, perte de cheveux, peau et ongles fragilisés, perte d’appétit... Le cancer et ses traitements ont des répercussions non négligeables sur le quotidien et le mental. Elle-même atteinte d’une tumeur au sein en 2009, Céline Lis-Raoux nous donne ses conseils pour traverser au mieux cette période difficile.
Céline Lis-Raoux, directrice de Rose association et de Rose magazine.
Auteur de L’impatiente, éd. JC Lattès, 16 €.
Se ressourcer en cure (après les traitements)
Les cures thermales jouent un rôle dans l’après-cancer en améliorant la qualité de vie : moins d’épisodes dépressifs, un meilleur sommeil, davantage d’activité physique...
Prescrite par un médecin et conventionnée, la cure peut être prise en charge par l’Assurance maladie. Les stations thermales proposent plusieurs soins spécifiques (après l’arrêt des traitements et sur avis médical) : La Roche-Posay (Vienne) traite les effets cutanés des thérapies ; à Argelès-Gazost (Hautes-Pyrénées), les soins résorbent le lymphœdème du bras...
En complément...
De nombreux hôpitaux proposent des soins « de support » (dès le début de la prise en charge, pendant et après) : ateliers de sport, de relaxation, de nutrition, d’esthétique, soutien psychologique, séances de kiné spécialisée...
Pour en savoir plus : www.afsos.org et www.lavieautour.fr
Parce qu’on préfère épargner ses proches, qu’il y a des questions que l’on n’ose pas poser à son médecin, que l’on a besoin de rencontrer des gens qui ont traversé ces épreuves, les groupes de paroles sont utiles.
Un accompagnement psychologique
Les centres de lutte contre le cancer offrent la possibilité de participer à de tels groupes, de bénéficier du soutien d’un psychologue, d’une assistance sociale... La maison rose, créée à Bordeaux par Rose association, accueille les femmes et leur apporte écoute et attentions.
Une communauté en ligne
Des forums de discussions existent, on s’y entraide. Celui de Rose association compte 23 821 abonnés sur Facebook et concerne tous les cancers féminins (seins, utérus, ovaires).
Une plateforme et une appli
Atteinte d’une tumeur en 2009, Laure Guéroult-Accolas a créé Mon réseau cancer du sein, un lien social pour les malades et leurs proches, via un site et une appli qui facilitent les échanges de conseils et de bonnes adresses...
Avec 54 000 nouveaux cas diagnostiqués et 12 000 décès
chaque année en France,
le cancer du sein est la tumeur
a plus fréquente chez la femme.
Des produits spécifiques
Les marques Ozalys et Même – créées par d’anciennes malades ou leurs proches –, ainsi que La Roche-Posay ont développé des cosmétiques sains et sûrs qui préviennent et réduisent les effets cutanés des traitements.
Des soins esthétiques
Dans les centres de lutte contre le cancer ou à La maison rose, des socioesthéticiennes bichonnent gratuitement les malades : pose de vernis, soins du visage, redéfinition de la ligne des sourcils, massages...
Par ailleurs, l’association Tout le monde contre le cancer a conçu, avec la marque de dermocosmétiques Avène, L’échappée rose. Cet institut de beauté et de bien-être (massages) itinérant va à la rencontre des malades à l’hôpital. Depuis son lancement en 2017, le bus de soins esthétiques est déjà passé dans trente villes.
Un couvre-chef top
Face à la perte de cheveux induite par la chimio, on mise sur le foulard, le turban, la perruque. « La marque Les Franjynes de Julie Meunier, ancienne malade, est le top du top en matière de mode, de prix et d’implication », estime Céline Lis-Raoux.
La galerie des turbans propose des bandeaux réversibles en coton plissé ou à nouer, des foulards en soie et des casquettes.
Côté perruques, vous trouverez des postiches plus vrais que nature (mais chers) chez les marques Any d’Avray et Ellen Wille.
Selon Rose association, une perruque de qualité avoisine les 450 euros dont 125 euros sont pris en charge par l’Assurance maladie. Ce remboursement devrait être doublé d’ici peu grâce à la mobilisation de l’association.
De la lingerie adaptée aux prothèses
Différentes marques proposent des produits adaptés aux poitrines sensibles après une tumeur (cicatrices, peau fragilisée par la radiothérapie...) et aux seins reconstruits.
« Les malades apprécient particulièrement Bibi & Bibi, Cœur de lys – en coton bio et sans armatures – et Garance vendue aux Galeries Lafayette », précise notre experte.
La reconstruction mammaire et du téton
Il existe différentes techniques : par DIEP (Deep Inferior Epigastric Perforator : l’excès de peau et de graisse au niveau du ventre est replacé au niveau du thorax afin de refaire le sein sans utiliser de prothèse) ; par lambeau grand dorsal ; lipomodelage (transfert de graisse, réalisé par un chirurgien esthétique). Cette chirurgie n’est pas obligatoire, mais la Sécurité sociale la rembourse.
Le dessin des aréoles aussi est proposé en milieu hospitalier (remboursé à hauteur de 125 euros) et chez certaines esthéticiennes. Il existe même un salon dédié au tatouage, permanent et en 3D, du mamelon : The Tétons Tattoo Shop, à Marly-la-Ville (Val-d’Oise), créé par Alexia Cassar et soutenu par le centre de lutte contre le cancer Gustave-Roussy et l’Institut Curie.
Conseils de beauté, massages, soins des mains et du visage, L’échappée rose est un espace d’apaisement et de lâcher prise.
L’activité physique favorise la tolérance des traitements et améliore leur efficacité, accélère la récupération physique et psychique, et diminue le risque de rechute.
Du sport sur ordonnance
De nombreuses associations, dont la Cami et Siel bleu, proposent des activités adaptées.
Avirose et Rose Pilates
Créée par la kinésithérapeute Jocelyne Rolland, l’Avirose permet aux femmes de pratiquer l’aviron, sport très complet, à l’intérieur, chez leur kiné. Possible aussi de se mettre à « l’aviron santé » dans un club de la Fédération française d’aviron.
On peut désormais s’adonner au Rose Pilates chez les kinés et coachs sportifs formés. Pour en savoir plus : www.sereconstruireendouceur.com
• On se revoit le mois prochain... du Dr Didier Bourgeois et élisabeth de
La Morandière, éd. Leduc.S, 17 €.
• À armes égales : accepter et dépasser son cancer du sein d’Estelle Langue, infirmière, éd. Jouvence, 14,90 €.
• Les cheveux dont je rêvais de Marjorie Jacquet,
éd. Max Milo, 19,90 €.
Adil Rami entouré de toutes les Miss France pour parler du cancer du sein...