Commissaire Vénère : SOS villages à l’agonie !

France Dimanche
Commissaire Vénère : SOS villages à l’agonie !

Abandonnées par les habitants, les commerces et les services publics, les communes rurales tentent de survivre en trouvant d’autres moyens pour attirer du monde.

C’est un véritable phénomène qui ne cesse de s’amplifier... La désertification mine la pérennité de nos jolies campagnes. écoles et bureau de poste qui mettent la clé sous la porte, absence de médecins, de bureau de tabac, de boulangerie, de supérette : les villages français ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes.

Dans le nord de la Bourgogne, c’est même une hécatombe. Dans le coin, 107 communes ne regroupent plus que 20 000 habitants, c’est dire combien cette désertion se fait sentir ! Même constat en Corrèze, où Goulles, village jadis prospère, ne compte plus que 327 âmes.

Les commerces s’y font rares, et pour les personnes âgées dépourvues de moyens de locomotion, s’approvisionner correctement est même devenu problématique. Pour les repas, ils s’en remettent totalement à Laurent, le seul épicier, qui fait aussi boulangerie et dépôt de gaz...

Heureusement, certains maires se mobilisent pour redonner un peu de dynamisme à leur commune avec des initiatives intéressantes. A Leuglay (Côte-d’Or), un village de 300 personnes, qui a perdu 150 habitants en 15 ans, on est bien décidé à ne pas baisser les bras. La mairie a racheté la gare désaffectée pour accueillir des touristes et compte sur la création de quelques emplois pour booster la vie locale.

Mais l’équilibre demeure précaire et toutes ces belles idées doivent se généraliser pour que nos si jolis villages ne se meurent plus les uns après les autres...

Les aides actuelles

  • Quelles sont les aides accordées par certaines mairies en milieu rural dans le cas de l’achat d’une maison ancienne 

    Diverses aides existent pour la réhabilitation de maisons ou logements anciens. Il faut s’en informer auprès des communes dans lesquelles on envisage de s’installer. Les dispositifs dépendent des délibérations du conseil municipal. Par ailleurs, certains départements comme l’Eure ont prévu aussi des aides, comme le prêt à taux zéro, sous conditions de ressources, de composition du foyer, etc.

     

  • Et pour le neuf ?

    Les communautés d’agglomération de Brest et de Quimper, par exemple, accordent des prêts à 0 % d’un montant compris entre 15 000 à 20 000 euros aux ménages investissant dans le neuf. à ce sujet, on peut consulter la fiche Adil Finistère qui met en ligne un dossier complet sur la plupart des agglomérations du département et permet ainsi aux candidats l’acquisition d’une habitation en ayant une vue précise de réalisation de leurs projets.

     

  • Où peut-on se renseigner ?

    Les agences départementales d’information sur le logement (Adil) sont des structures départementales à caractère associatif avec l’agrément des instances nationales. Leur mission est d’apporter au public des informations précises et claires sur les questions touchant au logement, regroupant les mesures locales éparses, avec une adaptation aux cas personnels. C’est un service de proximité, doté d’une réelle expertise, qui offre un accompagnement personnalisé aux habitants.

     

  • Quelles sont les facilités offertes aux médecins qui s’installent en milieu rural ?

    Outre certaines initiatives des collectivités territoriales, qui peuvent mettre des locaux à disposition, des aides sont prévues par les ARS (Agences régionales de santé), notamment une prime de 50 000 euros versée en deux fois aux médecins qui s’installent dans les zones rurales où manquent des praticiens et qui s’engagent à exercer pour une période minimale de cinq ans. La fiche du syndicat des médecins MG France (installation en zone déficitaire) détaille l’ensemble des aides accordées et les différents contrats qui peuvent être souscrits par les praticiens candidats à cette installation.

     

  • Et pour les commerçants et restaurateurs qui veulent démarrer une activité dans un village, quelles sont les aides ?

    Un organisme, le Fisac (Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce) aide les commerçants, artisans, les structures de services à s’installer dans des villages où la pénurie se fait sentir. Des mesures fiscales incitatives sont accordées : exonération de la taxe foncière et des impôts sur les bénéfices pendant une durée de 5 ans, puis reprise d’une fiscalité progressive. De plus, des aides du Fisac viennent prendre en charge 50 % de la communication, 40 % des travaux, sans compter les initiatives communales dont les aides sont fixées par les conseils municipaux.

     

  • De son côté, qu’offre l’agence régionale des territoires d’Auvergne aux entrepreneurs ?

    Elle propose des résidences d’entrepreneurs, à la manière des résidences d’artistes, qui permettent aux candidats de mener à bien un projet professionnel. Les frais de déplacement et d’hébergement sont pris en charge par la région et une rémunération mensuelle peut être versée le temps de démarrer l’activité. Se rajoute un accompagnement des acteurs locaux, des collectivités locales, des chambres consulaires, etc.

     

  • Où peut-on trouver des annonces ?
    SOS Villages, l’opération solidaire, menée avec le journal télévisé de TF1 de 13 heures est une mine de bons plans. Elle permet de mettre en relation des repreneurs et des cédants pour la réalisation d’un projet, souvent objet de survie d’un village. Les cédants peuvent mettre une petite annonce en ligne qui, une fois validée, est publiée sur les plates-formes de SOS Villages. Les candidats à la reprise peuvent consulter ces annonces, environ 3 000 actuellement.

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Nos bourgs sont en péril !

Effectivement, de nombreux petits villages perdent peu à peu leur âme et c’est bien triste ! Les médecins n’ont plus le même attrait pour la médecine « de campagne », moins lucrative et plus astreignante. Dans mon secteur du Val-d’Oise, le seul radiologue – qui desservait plusieurs petites agglomérations – a pris sa retraite, et nous devons faire 10 à 15 kilomètres pour passer une radio, avec un délai d’attente de plusieurs semaines. Si des initiatives ont été prises par nombre de municipalités pour créer des pôles médicaux capables d’offrir une bonne qualité de soins de proximité, il y a encore beaucoup à faire. Quant aux petits commerces, ils ont quasiment tous disparu. Ne restent donc que les supermarchés, mais à condition d’être véhiculés, ce qui n’est pas à la portée de tous les habitants âgés qui ne peuvent compter que sur la solidarité des voisins. Malgré les mesures gouvernementales, nous restons loin du compte et, à mon avis, les communes doivent s’engager de manière plus dynamique pour attirer artisans et petits commerçants. La mise à disposition de locaux décents et à faible loyer, par exemple, serait une solution. À cet égard, les agences départementales d’information sur le logement (Adil) disposent de listes complètes pour chaque département.

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