PRATIQUE : Squatteurs, le fléau persiste !

France Dimanche
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Malgré la nouvelle loi, des propriétaires se retrouvent encore démunis face aux “voleurs de logement”.

40 % des squatteurs sévissent en Île-de-France.

C'est l'un des faits de société qui révolte le plus nos lectrices et nos lecteurs : l'impunité accordée aux squatteurs qui occupent illégalement des logements que certains propriétaires ont passé une vie à payer.

Car ne nous leurrons pas : la plupart des biens squattés ne sont pas ceux des personnes les plus aisées qui n'hésitent plus à se doter d'un système de surveillance performant. Ce sont ceux des petits épargnants qui ont cru bon investir toutes leurs économies dans la pierre ou ont contracté un prêt sur plusieurs dizaines d'années pour s'offrir une résidence secondaire.

C'est une tragédie d'autant plus terrible pour eux qu'ils se retrouvent souvent dans une impasse !

Pourtant, depuis la nouvelle loi de décembre 2020, un logement squatté peut être vidé de ses occupants en 72 heures par le préfet (contre deux ou trois ans auparavant).

Intervention

Mais il suffit que les squatteurs aient des enfants en bas âge pour qu'ils restent dans les lieux ou bien qu'ils usent de violence contre les forces de l'ordre, comme cela est arrivé récemment à Marseille !

Enfin, il faut aussi tenir compte de l'intervention d'associations, telles que celle du droit au logement, le DAL. En filmant les policiers pendant leur travail, elles peuvent bien souvent entraver toute expulsion... Commissaire, qu'en pensez-vous ?

Mon avis : Une loi trop timide et inopérante

Ces situations sont intolérables et les pouvoirs publics n'agissent qu'à contrecœur, ce que j'estime scandaleux. D'une part, peu d'effectifs de policiers sont disponibles pour de telles opérations et ils n'ont pas envie d'un affrontement, d'autant que les squatters usent souvent de jeunes enfants comme boucliers.

D'autre part, les préfets, qui disposent pourtant d'un pouvoir certain, sont aussi peu enclins à appliquer les textes par crainte des réactions de la rue. Et j'en suis profondément ulcéré. Une loi est faite pour être respectée, sinon elle est inutile dès lors que les pouvoirs publics se démettent de leurs responsabilités.

Dans les faits, cette nouvelle loi n'a rien changé, elle n'est que de façade. Seule la volonté ferme des autorités doit être de mise, ce qui n'est pas le cas. Violer une demeure reste un délit et doit être réprimé comme tel. Car, a contrario, si l'État ne protège pas ce qui est formellement reconnu par la Constitution et abandonne ses fonctions régaliennes, on risque d'en arriver à une justice privée, ce qui serait la pire des choses.

En définitive, les propriétaires sont abandonnés à leur sort, comme auparavant, et ce n'est pas tolérable !

Commissaire Vénère

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