Quels examens pratiquer après 50 ans ?

France Dimanche
Quels examens pratiquer après 50 ans ?

Bilan cardio-vasculaire, mammographie, frottis… Rappel des visites de contrôle et des analyses à effectuer régulièrement, et des examens à pratiques après 50 ans, pour vivre plus longtemps en bonne santé.

« Mieux vaut prévenir que guérir. » Cette maxime est encore plus vraie après la cinquantaine : avec les années, le risque de développer des pathologies (liées à notre mode de vie ou simplement au vieillissement) augmente.

Or, en l’absence de symptômes, la tentation est grande de négliger visites de contrôle et dépistages organisés : ces examens de quelques minutes peuvent pourtant nous sauver la vie !

Si certains, totalement gratuits, font généralement l’objet d’une relance par voie postale (prévention des cancers du sein et colorectal, bilan de santé quinquennal), d’autres exigent de se prendre par la main. Revue de détail.

NOTRE EXPERT

"Plus le diagnostic est précoce,
plus les chances de survie sont élevées
et moins les traitements sont agressifs."
François Alla,
professeur de santé publique
et conseiller à la direction de la Cnam

Mammographie : soignez vos seins !

Responsable de près de 12 000 décès par an, le cancer du sein est de loin le plus meurtrier chez la femme, selon l’Institut national du cancer. Une Française sur huit en développe un au cours de sa vie ! Et, dans les deux tiers des cas, la tumeur maligne se manifeste après 50 ans.

Depuis 2004, les femmes de 50 à 74 ans peuvent bénéficier, tous les deux ans et gratuitement, d’une mammographie chez un radiologue agréé. Hélas, seule la moitié des personnes concernées en profite. Même si ce test est souvent vécu comme désagréable (le sein, pressé entre deux plaques, est passé aux rayons X), il est primordial pour détecter des lésions trop petites pour être décelées par simple palpation.

« Plus le diagnostic est précoce, plus les chances de survie sont élevées et moins les traitements sont agressifs et l’ablation du sein nécessaire », fait valoir le professeur François Alla.

Cancer colorectal : un dépistage à faire chez soi

Chaque année, le cancer colorectal touche 42 000 personnes. Dans 95 % des cas, il est diagnostiqué après 50 ans. À l’origine de plus de 17 500 décès par an en France, il est pourtant curable neuf fois sur dix !

Un dépistage gratuit est donc proposé tous les deux ans aux hommes et femmes âgés de 50 à 74 ans. Indolore, le test immunologique disponible depuis cette année est, de surcroît, plus fiable que le précédent.

Une fois l’échantillon de selles prélevé chez soi à l’aide d’un kit fourni par son médecin généraliste, il suffit de le glisser dans l’enveloppe pré-affranchie et de le poster au laboratoire (qui vous enverra sous quinze jours les résultats, avec copie au médecin).

C’est seulement si le test est positif (dans 4 % des cas) qu’il faut faire une coloscopie, afin de vérifier que les traces de sang détectées (souvent invisibles à l’œil nu) sont bien dues à des lésions précancéreuses de la paroi intestinale.

Frottis, le bon réflexe

Recommandé aux femmes de 25 à 65 ans, le frottis cervico-utérin, réalisé tous les trois ans, a permis de diminuer de moitié le nombre de cancers du col de l’utérus, ainsi que le nombre de décès en vingt ans.

Provoquée le plus souvent par des papillomavirus, cette maladie, qui touche plus de 3 000 femmes par an, devrait très bientôt faire l’objet d’un dépistage national gratuit.

Pour l’heure, le frottis (réalisé par un gynécologue ou un généraliste) et son analyse sont pris en charge à 70 % par l’assurance maladie.

P comme prostate et PSA

Avec 56 800 nouveaux cas par an en France, c’est le cancer le plus fréquent chez l’homme. Pourtant, s’il survient la plupart du temps après 65 ans, son dépistage systématique par une prise de sang (pour vérifier le dosage PSA, Prostate Specific Antigen, en anglais) fait débat.

« Actuellement, rien ne permet de distinguer un cancer agressif de celui qui ne va pas évoluer. Or, contrairement au cancer du sein, le bénéfice d’un dépistage précoce n’est pas démontré, explique le professeur Alla. Alors que les conséquences du retrait de la prostate sont extrêmement lourdes : incontinence ou impuissance, quand ce n’est pas les deux à la fois ! »

Aussi, les autorités de santé publiques n’encouragent pas à pratiquer ce test. Mais elles ne le déconseillent pas non plus !

Bilan cardio-vasculaire : le chef, c’est le généraliste

« Inutile de vous précipiter chez un cardiologue pour un électrocardiogramme ou un test à l’effort si votre médecin traitant ne vous y invite pas », prévient François Alla.

En l’absence de symptômes, mais en présence de facteurs de risque (tabac, alcool, sédentarité, surpoids, antécédents familiaux, type d’emploi occupé...), c’est en effet le généraliste qui est le plus à même de décider d’une recherche de pathologies (diabète de type 2, hypertension, etc.).
À noter, le check-up proposé par l’assurance maladie tous les cinq ans (lire colonne suivante) comporte un bilan cardio-vasculaire assez complet.

Par ailleurs, le généraliste est aussi compétent pour tester vos capacités neurocognitives ou de vous prescrire une radio de la densité osseuse.

Pensez au Dodo (dermato, ORL, dentiste, ophtalmo)

Même en l’absence de trouble, il est recommandé de ne pas passer plus d’un an (deux au maximum) sans faire contrôler ses grains de beauté, sa capacité auditive, sa dentition ou son acuité visuelle.

Enfin, un examen du fond de l’œil et une mesure de la tension oculaire, peuvent s’avérer nécessaire en cas de suspicion d’une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), d’un glaucome ou d’une cataracte.

Un check-up gratuit tous les cinq ans

Quel que soit leur régime d’assurance maladie, les assurés peuvent effectuer tous les cinq ans (et plus régulièrement encore dans certains cas) un bilan de santé préventif.

Effectué à jeun dans un centre agréé, celui-ci dure généralement deux heures et est personnalisé. En fonction de l’âge, du sexe, des facteurs de risque liés au parcours et au mode de vie, il peut comporter un examen dentaire, un test visuel et auditif, un contrôle de la capacité respiratoire, des analyses d’urine et de sang (glycémie, bilans lipidique, rénal...), un électrocardiogramme, etc.

À défaut d’avoir reçu une invitation, contactez votre caisse d’assurance maladie au 3646 (prix d’un appel local) pour prendre rendez-vous.

Vaccins : les piqûres de rappel

Les rappels des vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DT-polio) doivent être effectués à 45 ans, 65 ans, puis tous les dix ans.

Le vaccin contre la grippe saisonnière, lui, est offert tous les ans aux plus de 65 ans et aux personnes atteintes d’affections de longue durée.

Il peut désormais être obtenu directement auprès du pharmacien, puis administré par une infirmière (à condition d’avoir déjà été vacciné au cours des trois dernières années).

Chloé Belleret

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